Au Maroc, des citoyens et des commerçants sont montés au créneau contre l’importation des dattes algériennes. Des protestations de rue ont eu lieu ces derniers jours, notamment à Casablanca.
C’est devenu visiblement une tradition au Maroc. À l’approche du mois sacré de Ramadan qui commence cette année entre fin février et début mars, caractérisé par la hausse de la demande sur les dattes, des internautes et des citoyens marocains protestent contre l’importation des dattes algériennes. C’était le cas depuis au moins 2022.
« Le peuple marocain ne veut pas de dattes algériennes »
Cette année encore, et à l’approche du mois de Ramadan, les manifestations contre l’importation des dattes algériennes ont repris de plus belle. « Le peuple marocain ne veut pas de dattes algériennes », scandent quelques protestataires dans un marché de Casablanca.
Ils réclament notamment l’arrêt de l’importation de ce fruit d’Algérie, rapporte ce samedi 18 janvier le média électronique marocain Bladi. Les manifestants justifient leur action par les tensions politiques croissantes avec l’Algérie, mais aussi pour soutenir la production locale de dattes.
De nombreuses vidéos de manifestations dans des rues marocaines contre ce produit algérien sont également relayées sur les réseaux sociaux. « Nous avons organisé cette protestation contre ce produit algérien, car il nuit à l’économie nationale », a déclaré un manifestant, une pancarte portant le portait de Mohammed VI à la main.
« Ils (les Algériens, NDLR) sont en conflit avec nous et sont contre nos produits et contre notre Sahara… Nous aussi, nous devons être contre eux », a ajouté le manifestant, soulignant que les dattes qui entrent au Maroc en provenance d’Algérie « sont d’origine inconnue ».
Au marché de gros de Derb Milan à Casablanca, de nombreux citoyens ont manifesté pour demander aux commerçants de ne plus proposer les dattes algériennes, prétendant que ce produit est dangereux pour la santé et qu’il est d’une qualité inférieure.
Maroc : les dattes algériennes suscitent la polémique
« Premièrement, ces dattes sont d’origine inconnue, c’est une bombe à retardement d’un point de vue sanitaire. Deuxièmement, ce produit est une menace pour l’économie nationale, d’autant qu’il provient d’un pays qui menace l’intégrité de notre territoire », a déclaré un manifestant.
Pourtant, cette polémique intervient au moment où le marché des dattes au Maroc connaît une flambée des prix. La variété Mejhoul par exemple coûte entre 40 et 140 dirhams (14 euros) le kilo et Boufeggous entre 50 et 80 dirhams, selon le même média.
Cette hausse des prix des dattes au Maroc, à l’approche du mois de Ramadan, coïncide paradoxalement avec une baisse de la demande et une hausse significative des importations. En 2024, le Maroc a importé plus de 132.000 tonnes de dattes, dont une partie d’Algérie, contre 109.000 tonnes l’année précédente, soit une hausse de 23.000 tonnes, selon des chiffres officiels.
Alors que des citoyens marocains manifestent contre l’importation des dattes algériennes, reconnues mondialement pour leur qualité supérieure, des consommateurs craignent que les prix flambent encore plus à l’arrivée du mois sacré. Une situation totalement paradoxale qui ne trouve aucune explication autre que cette hostilité gratuite envers l’Algérie.
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