Après un mois de grève des étudiants en médecine à travers toute l’Algérie, les autorités ont annoncé ce jeudi 14 novembre une nouvelle mesure à propos de la principale revendication des protestataires qui est l’authentification de leurs diplômes.
Les étudiants en fin de cycle, internes et externes, de toutes les facultés de médecine d’Algérie ont lancé un mouvement de protestation le 16 octobre dernier, entrant en grève illimitée et organisant des rassemblements dans les campus.
Leurs revendications sont liées à l’aspect pédagogique et à l’emploi post-formation, réclamant notamment plus de postes de résidanat, l’amélioration des conditions d’encadrement et de formation dans les centres hospitalo-universitaires (CHU), l’emploi après la formation et surtout la levée du gel de l’homologation de leurs diplômes par les services du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS).
Ce dernier point est la principale revendication du mouvement, le plus important depuis celui de 2018 pour la réforme du service civil.
Le gel de l’authentification des diplômes a été décidé par les autorités algériennes pour atténuer le départ massif des médecins formés en Algérie vers les hôpitaux européens, notamment français, nord-américains ou du Golfe.
Authentification des diplômes des médecins algériens : les universités autorisées à traiter directement avec les organismes étrangers
Ce jeudi, le ministre de l’Enseignement supérieur, Kamel Baddari, a annoncé avoir reçu l’aval du ministère des Affaires étrangères permettant aux doyens des facultés de médecine de traiter directement avec les instances internationales concernant les demandes d’authentification des diplômes de médecine délivrés par les universités algériennes.
« Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique informe mesdames et messieurs les doyens des facultés de médecine, qu’il a reçu l’aval des services du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger le 13 novembre 2024, leur permettant de traiter directement avec les organismes internationaux tels que l’ECFMG (organisme américain de certification des diplômes, ndlr), ou organismes similaires, dans le traitement des demandes de vérification de l’authenticité des diplômes et documents pédagogiques en sciences médicales, délivrés par les universités algériennes », a écrit le ministre Baddari sur sa page officielle sur Facebook.
Interpellé en octobre dernier par le député des Algériens de l’étranger Abdelouahab Yagoubi, le ministre avait fait savoir que ses services étaient en train de « réfléchir à une autre stratégie » pour l’authentification des diplômes.
Devant l’ampleur du départ à l’étranger des médecins formés en Algérie, le parlementaire avait suggéré de faire participer les pays de destination dans les coûts de la formation des médecins, soulignant que certains pays, comme l’Inde, ont recours à cette stratégie.
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