Les temps sont durs pour les Algériens en France. Qu’ils soient sans-papiers, travailleurs, ou même étudiants, il est difficile pour eux de ne pas faire face à la discrimination au quotidien. Une situation qui existait bien avant la crise diplomatique entre les deux pays. Cette dernière n’a fait que l’aggraver.
Cette discrimination ciblant les ressortissants algériens établis en France s’inscrit dans un contexte de xénophobie générale alimentée par un discours décomplexé qui est tenu par de nombreux médias et de plus en plus de hauts responsables du gouvernement français, à l’image de Bruno Retailleau et Emmanuel Valls, deux ministre du gouvernement d’Emmanuel Macron.
Parmi les victimes de ce climat malsain, Djamila, une étudiante algérienne de troisième année en sciences infirmières et stagiaire dans un hôpital en France. La jeune fille, et dès son arrivée dans l’établissement hospitalier, est sujette aux provocations à cause de sa nationalité, dévoile le média français d’investigations Street Press dans un reportage publié ce 27 mars 2025.
« Ici c’est la France, pas le Maghreb ! »
Dans cet hôpital français, on a demandé à Djamila « où elle a fait ses études », prenant la peine de lui rappeler « qu’ici c’est la France, et pas le Maghreb ». C’est d’ailleurs ce que lui a lancé sa tutrice devant tout le monde, dévoile le média français.
Djamila se retrouve obligée de subir et de faire comme si cela ne la blessait pas. Elle dévoile que si elle portait plainte, elle risquait de perdre sa place. L’étudiante algérienne explique en effet que le cadre soignant préfère « virer l’étudiant » qui se plaint afin de « protéger son équipe ».
« Durant mes deux stages où j’ai subi du racisme, c’est ce qui s’est passé », dévoile Djamila qui aimerait bien « prendre un avocat pour harcèlement moral ». Hélas l’étudiante n’a pas les moyens d’entamer une procédure judiciaire.
« Je ne suis pas venue en France pour ça »
« Ils m’ont fait subir tellement de choses », confie-t-elle, au bord des larmes, au média français. Djamila a d’ailleurs voulu dénoncer le harcèlement qu’elle subissait au quotidien, mais sa cheffe lui a dit : « c’est parole contre parole. Tu ne fais pas le poids face à moi ».
Selon une étude du La Fédération Nationale des Étudiants en Sciences Infirmières (FNESI), il y a une véritable « omerta » dans le secteur de la Santé en ce qui concerne les problématiques liées au harcèlement.
Vu ce qu’elle subit quotidiennement des pressions, Djamila a fini par entrer en burn-out et suspendre ses études et son stage. Ce qui aggrave sa situation : elle est endettée et elle doit rembourser son prêt. Mais pas seulement : si elle ne reprend pas son stage, elle ne va pas pouvoir renouveler son titre de séjour.
« Je ne suis pas venue en France pour ça ! », regrette cette jeune algérienne qui a choisi de faire un « métier en tension ». « J’étais volontaire et heureuse de pouvoir aider la France comme elle m’a aidée ! Mais au final, on me traite ainsi… », a-t-elle dénoncé.