En France, les lois sur l’immigration ont été considérablement durcies ces dernières années. Il devient très difficile de décrocher un titre de séjour, même quand toutes les conditions sont remplies.
En plus de la difficulté d’obtenir un rendez-vous, le demandeur doit patienter de longs mois avant de voir sa demande traitée. Et quand la préfecture émet un refus de titre, il est souvent accompagné d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Quatre lettres synonyme d’une vie de galère.
De faux documents pour une régularisation
Face à ces obstacles, certains demandeurs tentent d’obtenir une carte de résidence par d’autres moyens. Certains fournissent de faux documents avec l’espoir de passer parmi les mailles du filet.
D’autres sollicitent des avocats qui promettent souvent des miracles, mais ne réussissent pas toujours à faire aboutir les dossiers. D’autres encore tentent le mariage blanc ou gris avec les risques que celà comporte.
Dans ce contexte, des réseaux de corruption voient régulièrement le jour. Ils impliquent directement des fonctionnaires de préfectures, lesquels moyennant d’importantes sommes d’argent.
Une employée de la préfecture de Nancy écrouée
Ce jeudi 23 janvier, on apprend l’arrestation d’une employée de la préfecture de Nancy, dans l’Est de la France. La fonctionnaire, qui travaillait au service des étrangers, aurait reçu d’importantes sommes d’argent pour favoriser la régularisation de sans-papiers qui ont présenté des dossiers avec de faux documents.
L’employée ferait partie d’un vaste réseau, rapporte le journal local Le Républicain Lorrain. L’enquête a démarré en septembre dernier après une dénonciation anonyme adressée à l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM).
L’auteur de la dénonciation signalait un dossier comportant de faux documents, qui a été déposé à la préfecture. Après ce signalement, la préfecture découvre d’autres dossiers avec de faux documents. Tous traités par la même employée du service des étrangers.
Au total, les enquêteurs ont recensé quinze dossiers de régularisation frauduleux. Les bénéficiaires, quasiment tous des Algériens de la région d’Oran, ont payé des sommes « d’environ 25 000 € », précise le procureur de Nancy dans un communiqué, cité par la même source.
Plusieurs suspects ont été interpellés dont un présumé « rabatteur » qui a été écroué comme la fonctionnaire.