L’Algérie a réagi ce mercredi 16 avril à la décision de la France de rappeler son ambassadeur en Algérie et d’expulser de son territoire 12 agents consulaires algériens, en accusant le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau d’être à l’origine de la nouvelle crise entre les deux pays.
La crise entre les deux pays s’est aggravée ces derniers jours. Mardi 15 avril, l’Elysée a annoncé le rappel pour “consultations” de l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, et l’expulsion de 12 agents algériens exerçant à l’ambassade et aux consulats d’Algérie dans l’Hexagone.
La veille, lundi, l’Algérie avait pris une mesure similaire, demandant à 12 agents exerçant à l’ambassade et dans les consulats de France en Algérie de quitter le territoire national sous 48 heures.
Les agents français concernés ne relèvent pas du corps diplomatique. Ce sont des agents placés sous l’autorité du ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau, a expliqué sur la Télévision algérienne Sofiane Chaib, secrétaire d’État chargé de la Communauté algérienne à l’étranger.
La mesure algérienne est prise suite à l’arrestation et l’incarcération d’un agent consulaire algérien en France, le 8 avril.
Sofiane Chaib a directement accusé Bruno Retailleau d’avoir orchestré cette affaire pour saboter le processus de réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays entamé fin mars dernier par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.
La réaction de l’Algérie au rappel de l’ambassadeur de France et l’expulsion de 12 agents consulaires algériens
Le même secrétaire d’État a exprimé ce mercredi la réaction de l’Algérie aux mesures annoncées mardi par la France, soit le rappel de l’ambassadeur de France en Algérie et l’expulsion de 12 agents consulaires algériens.
L’Algérie « a pris connaissance » et « pris acte » de la décision de Paris de rappeler l’ambassadeur de France en Algérie pour consultations et de demander à 12 agents consulaires et diplomatiques de quitter le territoire français, a indiqué Chaib sur les ondes de la Radio algérienne, ajoutant que l’Algerie déplore cette décision des autorités françaises. Les propos du secrétaire d’État ont été repris par l’agence de presse officielle APS.
“Nous avons pris connaissance et pris acte de cette décision. Mais, nous n’avons pas encore tous les contours précis des personnes qui sont concernées par cette nouvelle décision que nous déplorons”, a déclaré Sofiane Chaib.
Le secrétaire d’Etat a rappelé la teneur du ministère des Affaires étrangères du 14 avril dans lequel il a été expliqué que la décision d’expulser les 12 agents consulaires français relevant du ministère français de l’Intérieur “est justifiée par le caractère inédit de la crise et de la tension qui a été créée par ce ministre (Bruno Retailleau) pour l’arrestation de l’agent consulaire algérien à Paris”.
Arrestation d’un agent consulaire algérien en France : Alger accuse Bruno Retailleau
“Nous rappelons la teneur de notre dernier communiqué dans lequel on a clairement indiqué que nous sommes en mesure, dans le cadre d’une réponse de fermeté, de prendre de nouvelles mesures en fonction du principe de la réciprocité”, a ajouté le responsable algérien.
Alger a une nouvelle fois accusé Bruno Retailleau d’être à l’origine de la nouvelle crise entre les deux pays.
« La crise et la tension actuelles sont la résultante de cette machination, de cette théâtralisation et de cette affaire créée de toutes pièces par un ministre de l’Intérieur qui a non seulement conçu, mais qui a réchauffé une affaire qui date de plus de huit mois et liée à un supposé enlèvement de cette personne qui, malheureusement, a été utilisée pour torpiller nos relations bilatérales et la dynamique ascendante qui a été voulue par les deux chefs d’Etats», a-t-il dit.
Il a ajouté que « son rôle a été réprouvé et acté dans notre communiqué, en situant les responsabilités dans cette nouvelle tension ».