• Nouveau rebondissement dans l’affaire Doualemn en France
• Alors que la justice française a annulé l’OQTF de l’influenceur, une commission vient de rendre un avis différent
• Bruno Retailleau pourrait ordonner à nouveau l’expulsion de Doualemn, avec le risque d’un nouveau bras de fer avec Alger
L’affaire Doualemn se corse et risque de raviver le bras de fer entre Alger et Paris autour de cet influenceur Algérien que la France cherche à expulser à tout prix. Alors qu’un tribunal avait désavoué le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en annulant l’OQTF de l’Algérien de 59 ans, une autre juridiction vient d’émettre un avis différent.
Doualemn, de son vrai nom Boualem Naman, a été signalé début janvier pour “appels à la violence” sur les réseaux sociaux. Le 9 janvier, sur ordre du ministre français de l’Intérieur, il a été expulsé vers l’Algérie mais les autorités algériennes l’ont refoulé vers la France. Le lendemain, Retailleau a accusé l’Algérie de “chercher à humilier la France”.
En réponse, le ministère des Affaires étrangères algérien avait expliqué que l’expulsion du ressortissant algérien était illégale du fait qu’il n’a pas pu défendre ses droits devant la justice française et européenne alors qu’il est installé en France depuis 36 ans.
Placé en centre de rétention, l’Algérien a vu l’OQTF qui le visait annulée par le tribunal de Melun qui a enjoint aux autorités de reprendre la procédure « avec un débat contradictoire ».
Une décision perçue comme un désaveu pour Bruno Retailleau qui a procédé en ignorant un texte de loi qu’il avait lui-même voté au Sénat.
Avis favorable pour l’expulsion de l’influenceur Algérien Doualemn
Doualemn a été toutefois condamné le 24 février à 5 mois de prison avec sursis par le tribunal de Montpellier qui le jugeait pour “provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou délit”.
Bruno Retailleau n’a pas lâché l’affaire et a fini par obtenir le feu vert pour l’expulsion du ressortissant algérien. Selon Europe 1, un média proche du ministre de l’intérieur, la commission des expulsions de l’Hérault, composée de deux magistrates du tribunal judiciaire et d’une juge administrative, a rendu un avis favorable pour l’expulsion de Doualemn. La commission a siégé mercredi dernier et l’Algérien a reçu l’avis d’expulsion ce mardi 11 mars, selon la même source.
Selon sa présidente, la commission s’est réunie “à la demande du préfet de l’Hérault, qui envisage de prendre une mesure d’expulsion du territoire” contre Boualem Naman.
Depuis plusieurs mois, Bruno Retailleau plaide pour engager un “rapport de force” avec l’Algérie sur la question des reconduites aux frontières et des laissez-passer consulaires.
Avec cet avis favorable pour l’expulsion de Doualemn rendu par la commission des expulsions, le ministre de l’Intérieur pourrait ordonner de nouveau son expulsion, avec le risque d’un nouveau bras de fer avec l’Algérie autour de cette affaire.