Bonne ou mauvaise idée ? Un député algérien a défrayé la chronique en appelant les autorités à bloquer l’accès à l’application Tik-Tok, particulièrement prisée des jeunes.
Ces dernières semaines, un jeu dangereux a fait son apparition sur ce réseau social et fait fureur auprès des jeunes, notamment dans les milieux scolaires. Il s’agit d’un défi consistant à ingérer une grosse quantité de paracétamol, un médicament pas trop cher en vente libre dans les pharmacies.
L’association algérienne de protection du consommateur et de son environnement (Apoce) a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué diffusé le 14 avril.
« Contenus immoraux, vice… »
Un député de l’Assemblée populaire nationale (APN), Abdelbasset Bouhali, a carrément saisi le Premier ministre, réclamant l’interdiction ou le blocage de l’accès à Tik-Tok en Algérie.
“Nous avons adressé une question écrite sur la possibilité de bloquer l’application Tik-Tok afin de protéger ses utilisateurs, notamment les enfants scolarisés et les mineurs”, a confirmé le parlementaire auprès d’Ennahar TV.
Pour motiver sa requête, le parlementaire a mis en avant la promotion, à travers cette application, des “contenus immoraux, du vice et des fausses informations”.
Bouhali a cité l’exemple du “défi du paracétamol” apparu récemment et qui s’est “fortement propagé parmi les élèves”.
“Nous attendons la réponse du Premier ministre, concernant les dispositions qui seraient prises, un blocage partiel ou total ou au moins un criblage des contenus immoraux”, a-t-il dit.
Tik-Tok fait de nouveau parler en Algérie
Parmi tous les réseaux sociaux, l’application Tik-Tok est celle qui progresse le plus en Algérie. Selon les données du rapport annuel DataReportal sur les statistiques relatives à l’Internet fixe et mobile dans le monde, publiée début mars dernier, Facebook reste en tête des plateformes avec 25,6 millions d’utilisateurs en Algérie début 2025, en progression de 2,8 % sur une année.
À la deuxième place, on trouve YouTube et Tik-Tok avec le même nombre d’utilisateurs (21,1 millions). Si YouTube a reculé de 7,5 % par rapport à 2024, Tik-Tok a au contraire fortement progressé, gagnant 3,69 millions de nouveaux utilisateurs (+21,2 %).
Ce n’est pas la première fois que les dangers de cette application font l’objet de débat en Algérie. Début 2019, le ministère de l’Éducation nationale avait demandé aux directeurs de l’éducation de sensibiliser les élèves aux risques qu’ils encourent en utilisant Tik-Tok.
“Tik Tok est une plateforme médiatique sociale qui, à l’image des autres plateformes connues comme Facebook, Twitter et Instagram, constitue un danger surtout pour les mineurs (…) Des défis sont proposés par les utilisateurs de l’application, souvent inconnus pour certains. Cela peut exposer leur vie au danger. Il y a aussi des positions immorales et incorrectes pouvant exposer les jeunes et les mineurs à du chantage et à l’exploitation de la part de délinquants et de rabatteurs”, avait alerté le ministère de l’Éducation dans sa note.