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France : Alain Juppé tient des propos polémiques sur les musulmans

Les musulmans sont au cœur des débats sur le conflit israélo-palestinien en France, déjà ébranlée par les polémiques sur Karim Benzema et Allah Akbar.

Après les accusations portées par le polémiste d’extrême-droite, Éric Zemmour, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, contre Karim Benzema à cause de son soutien aux Palestiniens, c’est une figure de la droite qui aborde la place des musulmans en France.

Alain Juppé, ancien Premier ministre et fidèle de Jacques Chirac, a tenu des propos polémiques sur les Français de confession musulmane.

« Est-ce qu’il y a une forme d’islam qui est compatible avec la République ? Je veux encore le croire. Parce que si la réponse est non à cette question, cela veut dire qu’il y a 4 à 5 millions de Français musulmans qui n’ont pas la place chez nous. Et on ne peut pas l’accepter », a-t-il déclaré dimanche sur la radio communautaire Radio J.

Pour l’ex-Premier ministre français, « c’est aux musulmans de dire : nous, nous sommes prêts à respecter la laïcité. C’est la liberté d’expression, de religion, de pratiquer sa religion ou de ne pas la pratiquer. Mais en même temps, cela veut dire que la religion n’impose pas sa loi dans la sphère publique ».

Propos d’Alain Juppé sur les musulmans : « « Français musulmans », c’était une catégorie juridique sous l’Algérie coloniale »

Ces propos ont été qualifiés d’islamophobes par Sandrine Rousseau. « Ces propos sont inacceptables. L’islamophobie n’a pas sa place dans la République française », a dénoncé la députée écologiste de Paris sur le réseau social X.

Amine Bouabbas, premier adjoint à la mairie du 14e arrondissement de Paris, chargé de l’éducation, de la petite enfance, des familles et des nouveaux apprentissages, a, lui aussi, dénoncé les propos d’Alain Juppé en faisant un parallèle avec la colonisation de l’Algérie.

« « Français musulmans », c’était une catégorie juridique sous l’Algérie coloniale. C’est assez révélateur d’utiliser ce terme hélas, même dans la bouche d’une personne plutôt de bonne volonté comme Alain Juppé », a-t-il écrit toujours sur X.

Membre du Conseil constitutionnel français depuis 2019, Alain Juppé, 78 ans, a dirigé la mairie de Bordeaux de 2006 à 2019 et fut Premier ministre sous Jacques Chirac entre mai 1995 et juin 1997 et plusieurs fois ministre sous François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Considéré comme un fidèle de Jacques Chirac qui fut le dernier président à mener une politique étrangère gaulliste avec les pays arabes, Alain Juppé a échoué dans son dernier et ultime projet politique de devenir président de la République.

Candidat à la primaire de l’UMP (droite) pour la présidentielle de 2017 face à Nicolas Sarkozy et François Fillon, Alain Juppé arrive devant le premier, mais loin derrière le second. L’ancien maire de Bordeaux qui a connu des démêlés avec la justice à cause des emplois fictifs au RPR, le parti de Jacques Chirac, est accusé alors que la fachosphère de connivence avec l’islam radical en le surnommant « Ali Juppé ».

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