Revenir rapidement à un “pragmatisme raisonnable”. Les voix de la raison se font de plus en plus entendre en France. Face à la crise entre Alger et Paris, le président de l’association France – Algérie Arnaud Montebourg appelle les gouvernements des deux pays à “réengager le dialogue pour permettre la désescalade verbale”.
“Nos gouvernements ont la lourde responsabilité de rechercher un apaisement permettant de surmonter les tensions et conflits actuels”, écrit l’association dans une déclaration signée de son président Arnaud Montebourg et dont une copie est parvenue ce mardi 4 février à la rédaction de TSA.
L’Algérie et la France sont en crise ouverte depuis juillet dernier. L’Algérie est sans ambassadeur à Paris depuis plus de six mois et subit des attaques véhémentes de l’extrême-droite française.
L’association, fondée en 1963 par Germaine Tillion et Edmond Michelet, affirme la nécessité d’un “retour rapide à un pragmatisme raisonnable, utile tant à la France qu’à l’Algérie” et ce, écrit-elle, “afin de construire ensemble l’avenir d’une relation bilatérale utile aux deux peuples, conformément aux intérêts des deux Nations”.
Rappelant que les Français et les Algériens entretiennent des “liens affectifs et ont en partage un avenir commun”, le texte souligne que “plus de sept millions de Français ont des liens personnels avec l’Algérie”, formant “un pont humain francophone” entre les deux pays et souhaitant “maintenir les liens précieux qui les rattachent à l’Algérie dans le respect et la souveraineté des deux nations”.
“France – Algérie” ajoute qu’il en est de même pour “bon nombre d’Algériens aimant profondément la France et vivant en Algérie” et souligne que l’on ne peut ignorer “cette réalité humaine et culturelle” qui doit être “au cœur de nos échanges bilatéraux”.
« Une Algérie forte et stable est un allié indispensable à la France »
Pour l’association, il est urgent de “rétablir des accords politiques et diplomatiques permettant des coopérations durables, de part et d’autre de la Méditerranée où les deux pays jouent un rôle central”.
Ayant une histoire ‘’partagée”, les deux pays peuvent aussi avoir un avenir ”commun” en Europe et en Afrique, ”si les dirigeants des deux pays le décident enfin”, estime-t-elle.
L’Algérie et la France doivent se tourner vers l’avenir pour faire face aux “défis à relever”, “Une Algérie forte économiquement et diplomatiquement, stable d’un point de vue sécuritaire, est un allié indispensable à la France et à l’Europe”, écrit Arnaud Montebourg qui conclut en assurant que les deux pays ont “tant à construire ensemble dans tous les domaines – économique, culturel, éducatif, et mémoriel”.
Dans un entretien publié par le journal français L’Opinion dimanche 2 février, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a indiqué qu’il faut que les intellectuels et les hommes politiques “que nous respectons en France” “puissent s’exprimer” et “ne pas laisser ceux qui se disent journalistes leur couper la parole et les humilier, particulièrement dans les médias de Vincent Bolloré dont la mission quotidienne est de détruire l’image de l’Algérie”.
Abdelmadjid Tebboune a cité à titre d’exemple Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin, Ségolène Royal et Dominique de Villepin.
Avant cet appel de l’association France – Algérie, plusieurs personnalités françaises étaient montées au créneau pour dénoncer la campagne de l’extrême-droite contre l’Algérie et son histoire, dont le groupe parlementaire de La France Insoumise (LFI), Ségolène Royal, l’historien Benjamin Stora…