Politique

France – Algérie : Bruno Retailleau revient à la charge

Désavoué par son collègue des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur la relation franco-algérienne, et embarrassé par les magistrats sur la question de l’expulsion ratée de l’influenceur algérien, Doualemn, Bruno Retailleau ne veut visiblement toujours pas que les tensions s’apaisent avec l’Algérie.

Le ministre français de l’Intérieur est revenu ce dimanche 16 février à la charge en reprenant sans aucun détour son offensive à l’égard de l’Algérie.

Comparution de Robert Ménard devant la justice : « Mais on marche sur la tête »

Comme toile de fond dans cette nouvelle campagne contre l’Algérie, il défend Robert Ménard, le maire de Béziers qui a refusé de marier un Algérien avec une Française, et reparle à nouveau de l’affaire Boualem Sensal, tout en brandissant la menace de la révision de l’accord de 1968.

« Mais on marche sur la tête », a réagi Retailleau à l’émission le Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Échos à propos de la comparution de Robert Ménard, proche de l’extrême droite, devant la justice le 18 février prochain, pour avoir refusé en 2023 de marier un Algérien et une Française.

Il rappelle que le ressortissant algérien était sous une OQTF et « défavorablement connu des services de police ». Le ministre trouve que ce n’était pas normal qu’il soit régularisé par la voie du mariage avec une citoyenne française, même si la loi actuelle l’y autorise.

« Le maire soucieux de l’ordre public s’y oppose et c’est lui qui se retrouve devant le tribunal ? Et non pas l’individu qui est entré irrégulièrement ? », a déclaré le ministre de l’Intérieur, pour défendre le maire de Béziers.

Le ministre ajoute qu’il y a « heureusement » un texte de loi qui va être examiné dans quelques jours au Sénat. « Et je pense que lorsque la règle est mal faite, il faut la modifier », dit-il. Ce texte de loi prévoit d’interdire les mariages avec les sans-papiers étrangers en France. 

« On devrait poser sur la table l’accord de 1968, l’accord de 2007 … »

Concernant la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sensal en Algérie, le locataire de la place Beauvau campe aussi sur sa position : « c’est un scandale qu’il ait été arrêté et qu’il soit détenu ». Il ajoute : « Nous devons défendre Boualem comme une cause humanitaire ».

Il déplore également le peu de réactions de la France face à la détention de l’écrivain qui « est aussi le représentant de la francophonie. Et en défendant le français, il défend la France. Et nous, que faisons-nous ? », s’est-il encore demandé.  

Bruno Retailleau pense, toujours à propos de l’écrivain, que pour avoir des résultats, la France « doit fondamentalement transformer sa relation avec l’Algérie », proposant de poser « un rapport de force » pour faire pression sur la partie algérienne.

Comme levier de pression, il réitère la nécessité de « poser sur la table l’accord de 1968, l’accord de 2007 sur les visas des diplomates. On a aussi un certain nombre de réponses individuelles », a-t-il énuméré.

Le sujet de l’Algérie a, encore une fois, été longuement discuté lors de cette dernière sortie médiatique du ministre de l’Intérieur français. Et cela intervient au moment où de nombreuses voix appellent à la nécessité de l’apaisement des relations diplomatiques et politiques entre les deux pays. 

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