Dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Paris et Alger, l’extrême droite et une partie de la droite françaises poursuivent leur acharnement contre l’Algérie. Cette fois, c’est l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, qui revient à la charge.

Intervenant sur le plateau d’Europe 1, Driencourt a suggéré au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, la stratégie qu’il doit adopter dans son offensive contre l’Algérie et les Algériens de France, notamment dans le dossier des expulsions, s’il veut gagner son “rapport de force” avec l’Algérie.

L’ancien ambassadeur de France à Alger (2008-2012, 2017-2020) est connu pour ses prises de positions hostiles à l’Algérie. Depuis le début de la crise diplomatique et politique entre les deux pays, il multiplie les sorties médiatiques qui ne font qu’envenimer la situation, déjà assez tendue.

Driencourt suggère une nouvelle stratégie à Retailleau 

Depuis quelques jours, la ligne de Bruno Retailleau ne semble plus avoir la cote auprès du gouvernement français, notamment à cause de l’absence de résultats.

Vendredi dernier, le Premier ministre François Bayrou s’est clairement démarqué de la position de son ministre de l’Intérieur concernant l’Algérie, en soulignant que « le dossier est très simple. Lorsqu’on a des accords privilégiés avec un pays, il faut les respecter ».

Le même jour, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé sur BFM TV à une reprise du dialogue avec Alger. « Je pense que nous devons retrouver les voix de coopération avec l’Algérie dans l’intérêt des Français », a-t-il dit.

« Il faut maintenir l’ambiguïté stratégique avec l’Algérie »

Dans ce contexte, Xavier Driencourt l’encourage, non seulement à aller de l’avant, mais aussi à opter pour une nouvelle stratégie, plus discrète envers l’Algérie.

Interrogé hier vendredi 21 mars sur Europe 1 à propos de la stratégie de Bruno Retailleau dans la crise entre la France et l’Algérie, Xavier Driencourt a affirmé que « c’est une bonne stratégie, mais j’ajouterai un point ou une condition ».

Il suggère au locataire de la Place Beauvau d’adopter une « ambiguïté stratégique », en ne dévoilant rien de ce qu’il compte faire, notamment concernant les expulsions des Algériens, un dossier au cœur des tensions entre Paris et Alger.

« Je trouve que nous, hommes politiques (français), avons tort de parler et d’annoncer à l’avance ce qu’on veut faire. Il faut faire comme les Algériens. Il faut le faire sans le dire. Il faut maintenir l’ambiguïté stratégique comme on dit dans la stratégie nucléaire », a déclaré Driencourt.

Le diplomate français, devenu l’un des tenants de la ligne dure vis-à-vis de l’Algérie, ajoute : « Les Algériens sont mieux que nous, car ils n’annoncent pas les choses (…) tandis que nous, nous annonçons à l’avance, ce qui nous met en position de faiblesse ».