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France – Algérie : pourquoi Abdeslam Bouchouareb échappe à l’extradition

France – Algérie : pourquoi Abdeslam Bouchouareb échappe à l’extradition

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En fuite en France, Abdeslam Bouchouareb ne sera pas extradé vers l’Algérie. La justice française a prononcé ce mercredi 19 mars un avis défavorable à l’extradition de l’ancien ministre de l’Industrie réclamé par la justice algérienne.  

Toutes les voies de recours étant épuisées, il s’agit d’un non définitif qui survient dans un contexte de fortes tensions entre l’Algérie et la France. Un refus qui va sans doute aggraver la crise déjà fraîche entre Alger et Paris. 

Le verdict a été rendu par la chambre de l’instruction de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence qui a motivé sa décision par "les conséquences d’une gravité exceptionnelle » que pourrait avoir l’extradition de l’ex-ministre de 72 ans en raison de son âge et de son état de santé, rapporte l’AFP. Dans ses attendus, la Cour a évoqué l’article 3 de la convention européenne des droits de l’Homme et l’article 5 de la convention d’extradition franco-algérienne de 2019.

Ministre de l’Industrie entre 2014 et 2019, Abdeslam Bouchouareb a été condamné cinq fois à une peine de 20 ans de prison dans des affaires de corruption distinctes en Algérie où il est poursuivi dans un sixième dossier pour les mêmes faits. L’Algérie a introduit six demandes d’extradition auprès de la justice française. 

Refus de la France d’extrader Abdeslam Bouchouareb : un autre facteur aggravant de la crise entre Alger et Paris

Le rejet définitif de ces demandes était quasiment une certitude depuis la dernière audience du 5 mars où le représentant du parquet avait requis la non-extradition.

"L’éloignement de M. Bouchouareb, gravement malade, ferait courir à celui-ci, si ce n’est un risque de vie, (un risque) de déclin rapide et irréversible de son état de santé », a estimé le procureur Raphaël Sanesi de Gentile. 

« Je ne suis pas un voleur mais un grand industriel anti-islamiste », s’était défendu l’ancien ministre présent à l’audience et son avocat avait avancé une prétendue surpopulation carcérale en Algérie.  

Affaire Bouchouareb : les reproches de Tebboune à Paris

 « M. Bouchouareb a volé de l’argent aux Algériens, il a été condamné et doit répondre de ses actes », avait toutefois plaidé Me Anne-Sophie Partaix, l’avocate de l’Algérie dans ce dossier.  

Avec les reconduites aux frontières, les extraditions constituent l’un des points de discorde entre l’Algérie et la France, en crise depuis près de huit mois.  

« Nous aimerions aussi que la France accède à nos demandes d’extradition comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne. Or, curieusement, nous constatons que Paris donne la nationalité ou le droit d’asile à des personnalités qui ont commis des crimes économiques ou qui se livrent à de la subversion sur le territoire français », avait répondu en février dernier le président Abdelmadjid Tebboune à une question du journal français L’Opinion sur le refus de l’Algérie d’accepter certaines expulsions effectuées par les autorités françaises.

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