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France – Algérie : une attaque meurtrière à Mulhouse exacerbe les tensions

Les relations entre la France et l’Algérie, déjà très tendues depuis plus de six mois, ne vont pas s’apaiser de sitôt. Un nouvel épisode de tension vient s’ajouter aux précédents, donnant au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau une autre occasion de s’en prendre à l’Algérie.

Samedi 22 février, entre 15 h 40 et 15 h 50, un drame est survenu dans un quartier populaire très animé à Mulhouse dans l’est de la France. Un homme de 37 ans est soupçonné d’avoir tué à l’arme blanche une personne (un Portugais de 69 ans) et d’avoir grièvement blessé au moins trois policiers municipaux.

Attaque au couteau à Mulhouse : Retailleau charge l’Algérie

L’assaillant est identifié comme étant un Algérien, sous une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et qui avait déjà été « condamné pour apologie du terrorisme », a fait savoir le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau. Le suspect avait aussi « un profil schizophrène », selon le ministre de l’Intérieur qui a ajouté que « la dimension psychiatrique de l’individu est sans doute une autre cause ».

Selon le procureur de Mulhouse, Nicolas Heitz, l’individu était également « fiché au FSPRT », le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

En début de soirée, le président français, Emmanuel Macron, qui était en visite au Salon de l’agriculture de Paris, a évoqué, après s’être entretenu avec son ministre de l’Intérieur, un « acte de terrorisme islamiste, qui ne fait pas de doute ».

En pleine crise entre Paris et Alger, Bruno Retailleau n’a pas manqué l’occasion pour lier ce drame au bras de fer avec l’Algérie concernant la reprise des Algériens sous OQTF. Il a en effet accusé l’Algérie d’avoir refusé ce ressortissant « à 10 reprises ».

Selon lui, le présumé assaillant est un individu « qui aurait dû être accepté par l’Algérie », soulignant qu’à « dix reprises, mes services ont relancé le consulat algérien sans jamais que celui-ci n’accepte quelqu’un qui était né en Algérie ».

Deux influenceurs algériens seront jugés ce lundi

Le ministre a ensuite réitéré sa position pour « un rapport de force » avec Alger, mais aussi pour « changer le droit ». Il propose dans la foulée des mesures de « rétention et des peines de sûreté » contre ces individus pour les maintenir en rétention « tant qu’on ne peut pas les renvoyer ».

Cette attaque qui a été condamnée par le recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz, exacerbe davantage les tensions entre les deux pays. Dans ce contexte déjà explosif, deux influenceurs algériens seront présentés devant la justice ce lundi 24 février pour « apologie d’acte de terrorisme » et « provocation à commettre un crime ou un délit ».

Il s’agit de Youcef Aziria et Boualem Naman, alias Doualemn, interpellés à deux jours d’intervalle, les 3 et 5 janvier derniers. Le premier sera jugé pour « apologie d’un acte de terrorisme », le second pour « provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit », rapporte le journal Le Figaro.

Doualemn a été au cœur d’une nouvelle saillie dans l’excalade verbale entre la France et l’Algérie. Expulsé le 9 janvier, cet influenceur a été renvoyé le même jour par Alger.

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