Un troisième influenceur algérien est arrêté en France en deux jours. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé dimanche 5 janvier au soir l’interpellation à Montpellier d’un homme connu sur Tik-Tok sous le pseudonyme de Doualemn.
L’Algérien, dont l’identité n’a pas été révélée, compte 138 000 followers sur le célèbre réseau social. Il aurait, selon Le Figaro, lancé des « appels au meurtre » fait « l’apologie de la torture » et tenu des « propos antisémites » dans une vidéo qu’il a mise en ligne sur son compte.
« Merci aux services de l’Etat, aux magistrats et aux forces de l’ordre qui ont permis la localisation et l’arrestation ce soir de cet individu », a écrit le ministre de l’Intérieur sur X, répétant le message qui a accompagné ses précédents tweets sur le sujet : « Ne rien laisser passer ».
Cette fois, le signalement a été effectué par le maire de Montpellier Michaël Delafosse, suivi du préfet de l’Hérault. La police de Montpellier a été saisie d’une enquête pour « provocation publique et directe et non suivie d’effet à commettre un crime », a confirmé le parquet de la ville.
L’incitation à la haine est un délit à ce titre, cette vidéo ne fait aucun doutes, je procède à un signalement au titre de l’article 40 du Code pénal auprès de l’autorité judiciaire de #Montpellier. https://t.co/CndJpspgp8
— Michaël Delafosse (@MDelafosse) January 4, 2025
L’homme dispose d’un titre de séjour sur le territoire français et la préfecture a fait savoir à l’AFP qu’elle étudiait la possibilité de le lui retirer et d’émettre une OQTF (obligation de quitter le territoire français) à son encontre.
Vendredi, deux influenceurs algériens ont été interpellés à Brest et Echirolles, pour les mêmes raisons.
« Youcef Zazou » a été placé en détention provisoire et « Imadtintin » a vu sa garde à vue prolongée.
L’extrême-droite accuse l’Algérie de chercher à déstabiliser la France
Ces arrestations, qui surviennent dans un contexte de fortes tensions entre l’Algérie et la France, sont saisies au vol par l’extrême-droite française pour s’attaquer de nouveau avec virulence à l’Algérie, comme elle l’a fait avec l’affaire Boualem Sansal.
Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national (RN), a estimé ce lundi sur CNews que, depuis des années, la France est « piétinée » et « humiliée » par l’Algérie.
Le numéro deux du RN (extrême-droite) a accusé l’Algérie d’être derrière ces influenceurs pour déstabiliser la France. Il s’est demandé « s’il n’y a pas derrière ces influenceurs une volonté manifeste de déstabilisation de la France qui serait orchestrée par des gens proches du pouvoir algérien ou le pouvoir algérien lui-même. »
« En tous les cas, il y a chez ces influenceurs une même tonalité, un même discours, au même moment, on voit bien en tout cas qu’il y a une campagne de déstabilisation de la France », a-t-il dit.
Interrogé dimanche sur la relation avec l’Algérie, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exprimé des « doutes ».
« Nous observons des postures, des décisions de la part des autorités algériennes qui nous permettent de douter de l’intention des Algériens de se tenir à cette feuille de route. Parce que pour la tenir, il faut être deux », a déclaré le chef de la diplomatie française, qui a réitéré sa remise en cause la décision de la justice algérienne concernant l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, jugeant que »les raisons qui ont pu conduire les autorités algériennes à l’incarcérer ne sont pas valables ».
