search-form-close
France : Bruno Retailleau assume le « bras de fer » avec l’Algérie

France : Bruno Retailleau assume le « bras de fer » avec l’Algérie

Via Facebook
Bruneau Retailleau

En pleine crise diplomatique entre Alger et Paris, le ministre français de l’Intérieur persiste et signe. Bruno Retailleau a réitéré sa volonté d’aller au bras de fer avec l’Algérie, notamment sur la question des laissez-passer consulaires, nécessaires pour l’exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français).

Pour les dix ans de l’attentat contre Charlie Hebdo, Retailleau a été interviewé par Le Parisien. Actualité oblige, il lui a été rappelé qu’il sera difficile, « pour des raisons diplomatiques », d’expulser vers l’Algérie les influenceurs algériens récemment arrêtés pour appels à la violence.

« Il faut en effet obtenir des laissez-passer consulaires, et donc assumer un bras de fer », a répondu le ministre de l’Intérieur français.

Début octobre dernier, Retailleau avait proposé de « dialoguer » sur la question des laissez-passer avec le Maroc, un pays qu’il « respecte énormément », et menacé d’aller au « bras de fer » avec l’Algérie, qu’il a mise dans la catégorie des « pays récalcitrants". 

À propos des influenceurs algériens interpellés vendredi et dimanche derniers, il assure que « quoi qu’il en soit », ils « seront jugés ». Le premier devait l’être lundi, les deux autres les 1er et 24 février prochain, a-t-il précisé. « Ces individus testent la résistance de la République : assumons le rapport de force ! Je ne laisserai rien passer, jamais », a-t-il assuré.

Les trois influenceurs algériens ont été interpellés à Brest, Echirolles et Montpellier pour avoir lancé des appels à la violence contre des activistes algériens installés en France et fait l’apologie du terrorisme dans des vidéos mises en ligne sur Tik-Tok.

C’est Bruno Retailleau lui-même qui a annoncé chacune de ces interpellations dans des tweets sur X, accompagnés du même message : « Ne rien laisser passer ».

Relation France-Algérie : Bruno Retailleau persiste et signe

L’arrestation des trois influenceurs survient alors que les relations algéro-françaises sont au plus mal. Lundi 6 janvier, le président Emmanuel Macron a violemment pris à partie l’Algérie en estimant qu’elle se « déshonore » en maintenant en détention l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.

Le 18 décembre dernier, Retailleau avait réitéré sa position concernant les laissez-passer consulaires. « Où les pays coopèrent avec nous, alors on peut octroyer les visas et quand il n’y a pas coopération, moi je suis pour un blocage d’une façon très nette », a-t-il dit sur BFMTV.

À propos de l’affaire Sansal, il a dit que « la France serait en mesure de déployer un certain nombre de réponses », si l’écrivain n’est pas libéré.

Dans son interview  au Parisien, il a aussi réitéré les positions qu’on lui connaît sur des questions comme l’immigration ou le voile islamique. « Le voile n’est pas un simple bout de tissu : c’est un étendard pour l’islamisme, et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme », a-t-il dit, ajoutant qu’il est favorable à l’interdiction du voile même à l’université.

À propos de la politique migratoire du nouveau gouvernement, le ministre de l’Intérieur a exprimé la même fermeté. « De mon côté, je ne céderai pas d’un pouce sur l’immigration », a-t-il assuré. 

Bruno Retailleau est l’un de ceux qui, en France, ont contribué, par leurs déclarations, à dégrader davantage la relation avec l’Algérie. Il est notamment un partisan acharné, avec l’ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt, de la révocation de l’accord algéro-français de 1968 sur l’immigration".

Cet accord est devenu « l’étendard derrière lequel marche l’armée des extrémistes », a rétorqué en octobre dernier le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

  • Les derniers articles

close