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France : Bruno Retailleau de nouveau embarrassé sur le cas d’un Algérien

Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a connu un moment de gêne devant les caméras à propos de son obsession sur l’immigration, notamment algérienne. Un pharmacien français l’a interpellé sur ce sujet brûlant.

Vendredi 21 février, Retailleau était en visite à Valence à la rencontre des habitants et des commerçants pour s’enquérir de leur ressenti sur les résultats de ses plans d’action de restauration de la sécurité du quotidien déclinés dans chaque département par les préfets.

Le ministre français de l’Intérieur a déambulé un moment dans un quartier populaire de la ville de Valence, entouré de journalistes et de caméras. En s’arrêtant devant une pharmacie, pour un échange avec le propriétaire, il s’est retrouvé en difficulté face au pharmacien.

« Le fils d’un ami, père algérien, s’est fait arrêter trois fois pour contrôle d’identité »

L’échange, rapporté par les médias français, est pourtant allé au début dans le sens de la communication du département de l’intérieur. Évoquant la criminalité qui caractérise le quartier, le pharmacien, François Miquey, a qualifié la « présence policière » de rassurante pour ses clients.

Jusque-là, Bruno Retailleau se montrait satisfait de son échange avec le commerçant. Mais d’un coup, son visage se crispe légèrement en entendant une réflexion inattendue du pharmacien à propos des contrôles répétitifs et parfois abusifs des policiers.

L’interlocuteur du ministre raconte notamment le cas d’un ami, père algérien, dont le fils s’est fait « arrêter trois fois pour contrôle d’identité » la semaine passée. « C’est bête quoi », enchaîne le pharmacien quinquagénaire.

Pour sa part, Retailleau tente de justifier que « le problème, c’est que quand on a une présence de police municipale, police nationale, il y a plus de contrôles, il y a plus de verrouillages, parce qu’il faut occuper l’espace ».

Tout en se disant d’accord avec ça, le pharmacien réplique : « mais après, il y a une histoire quand même de faciès ». « Je ne crois pas », lui répond le ministre. À ce moment, la gêne grandit auprès de l’entourage du ministre, par la tournure de l’échange.

« J’ai été blessé » : Bruno Retailleau rattrapé par ses propos sur l’immigration

Mais le commerçant ne s’arrête pas là, pointant toujours les contrôles des policiers qu’il trouve discriminatoires. « Vous avez dit que l’immigration n’est pas une chance pour la France. Moi, je vous le dis, j’ai été blessé », a-t-il ajouté, expliquant que son grand-père portugais est arrivé en France à l’âge de 16 ans, qu’il avait de faux papiers parce qu’il ne pouvait pas travailler.

De plus en plus gêné, le ministre lui répond qu’aujourd’hui, « il y a une immigration qui n’est plus contrôlée, qui est trop massive. Recevoir un demi-million d’immigrés par an, ça n’est plus possible ».

Mais le commerçant campe toujours sur sa position en accusant Retailleau de division : « Je pense sincèrement qu’il faut qu’on arrive ensemble à se rassembler. Et pas nous diviser. Lorsque vous avez dit ça, pour moi, ça a divisé ».

Le ministre nie cette affirmation, soulignant que « 70 % des Français » étaient d’accord avec lui. « Je fais partie des 30 % », lui répond encore le pharmacien. Après un petit échange dans ce sens, l’entourage du ministre met fin à cet échange qui est des plus gênants pour Retailleau, encore une fois embarrassé sur son propre terrain à propos de l’immigration.

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