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France : combien gagne un médecin algérien ?

Bien qu’ils soient plus qu’indispensables pour le secteur de la santé en France, les médecins à diplômes étrangers non-européens, dont les Algériens, sont souvent « surexploités », car leurs salaires leur permettent à peine de boucler leurs fins de mois.

C’est ce que dénonce Kahina Hireche Ziani, porte-parole du syndicat SOS Padhue (praticiens à diplôme hors Union européenne), à l’occasion d’une action de protestation prévue ce mercredi 12 février à Paris.

Ces médecins sont « rémunérés 1.800 nets mensuels, une humiliation »

Soutenue par le syndicat SOS Padhue et la CGT (Confédération générale du travail), l’association Ipadecc organise une manifestation ce mercredi à 14 h, à partir de Matignon pour se rendre vers le siège du ministère de la Santé.

Cette manifestation intervient pour dénoncer la précarité du statut de ces médecins, mais aussi le concours visant à les régulariser. Les médecins à diplôme hors de l’UE sont en effet contraints de réussir le concours sélectif EVC (épreuves de vérification des connaissances) pour pouvoir continuer à exercer. Ce concours permet d’obtenir une équivalence française pour son diplôme étranger.

Les syndicats contestent les modalités et le nombre de places limité dans ce concours. Après l’avoir passé avec succès, les lauréats doivent ensuite effectuer un parcours de consolidation de deux ans pour être titularisés. Ils dépendent du bon vouloir de leur chef de service à l’hôpital.

Pour Kahina Hireche Ziani, citée ce mercredi 12 février par le journal Les Échos, les modalités d’accès au concours EVC sont très sélectives, laissant ainsi des milliers de Padhue sur le bord du chemin.

D’autres « continuent de travailler sous des statuts éteints, illégaux », pour 1.500 euros

Selon elle, « des personnes qui ont eu 12, voire 14 de moyenne sont recalées », car le jury a décidé d’attribuer moins de postes que prévu. Ceux qui n’ont pas réussi à passer cet examen avec succès, n’ont qu’une solution : un statut « temporaire » valable treize mois, renouvelable une fois.

À ce propos, la porte-parole du syndicat SOS Padhue explique que, dans ce cas, ces médecins sont « rémunérés 1.800 net mensuel », ce qu’elle qualifie « d’une humiliation ».

Pis encore, certains « continuent de travailler sous des statuts éteints, illégaux », pour 1.500 euros net mensuels. Et pour payer leur loyer, « ils enchaînent les gardes », ce qui s’apparente à « une exploitation, rentable pour le système », dénonce Kahina Hireche Ziani.

Si la situation n’évolue pas en faveur de ces médecins étrangers, le syndicat Ipadecc prévient que des Padhue envisagent d’entamer une « grève de la faim » pour réclamer la fin de la précarité de leur situation.

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