Un nouvel élément se greffe à la crise déjà très tendue entre la France et l’Algérie. De curieuses accusations d’« espionnage » sont lancées contre l’Algérie.
La presse française rapporte qu’un fonctionnaire du gouvernement français a été arrêté pour « espionnage » au profit de l’Algérie. C’est le journal Le Parisien qui rapporte l’information ce mercredi 12 mars. Il s’agit, selon la même source, d’un fonctionnaire du ministère de l’Économie. Une employée de l’Office de l’immigration est aussi arrêtée et poursuivie.
Détail important, les interpellations ont été effectuées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), relevant du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui prône depuis des mois une ligne dure face à l’Algérie.
Autre précision importante, les arrestations ont eu lieu à la mi-décembre dernier, soit il y a trois mois. Pourquoi cette affaire est-elle divulguée maintenant alors qu’une partie de la classe politique française, dont le ministre de l’Intérieur, multiplie les griefs contre l’Algérie ?
Un fonctionnaire franco-algérien accusé d’espionnage pour l’Algérie
À noter aussi que ces arrestations sont survenues immédiatement après les révélations faites en Algérie par un ancien terroriste sur la tentative des services de renseignement français de l’utiliser pour créer des cellules terroristes en Algérie. Les aveux avaient été diffusés le 10 décembre 2024.
Le Parisien décrit l’affaire comme étant « rarissime » et d’une « extrême sensibilité ». Selon le journal, les policiers de la DGSI ont interpellé « discrètement » le 16 décembre 2024 un fonctionnaire d’une sous-direction du ministère de l’Économie et des Finances.
L’homme de 56 ans est soupçonné d’avoir « livré des informations sensibles aux services de renseignement algériens », en particulier sur des opposants algériens installés en France.
Il a été mis en examen le 19 décembre pour « intelligence avec une puissance étrangère » et « collecte frauduleuse de données portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ».
Un dossier sensible en pleine crise diplomatique
L’homme, présenté comme un Franco-Algérien travaillant comme chef de secteur à la sous-direction du numérique de l’administration centrale du ministère de l’Économie, a été placé sous contrôle judiciaire. Il lui est reproché d’avoir « fourni divers renseignements personnels sur l’identité et la localisation de ressortissants algériens en France ».
Une employée de l’Office de l’immigration de 46 ans a aussi été mise en examen dans le cadre de la même affaire. Elle aurait transmis au fonctionnaire du ministère de l’Économie des « informations confidentielles tirées de ses fonctions au sein de l’organisme public » concernant « la situation personnelle ou administrative de ressortissants algériens, demandeurs d’asile ou de titres de séjour en France ».
Ces accusations contre un fonctionnaire franco-algérien risquent d’être saisies au vol par l’extrême-droite qui a proposé lors de la campagne des législatives de 2024 d’exclure les binationaux de certaines fonctions sensibles.
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