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France : des médecins algériens dénoncent la précarité de leur métier

France : des médecins algériens dénoncent la précarité de leur métier

Photo via BillionPhotos.com
Médecins

En quittant l’Algérie pour exercer en France, de nombreux médecins algériens ne s’imaginaient sans doute pas se retrouver sur le point d’entamer une grève de la faim pour faire valoir leurs droits et exiger des conditions de travail plus dignes.

C’est pourtant le cas pour de nombreux praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), dont beaucoup d’Algériens, qui menacent d’entrer dans une grève de la faim à partir de ce 5 mars, rapporte le journal français Actu.fr.

Padhue : « une situation alarmante » en France

Le Dr Abdelhalim Bensaidi, médecin algérien et vice-président de l’association Intégration praticiens à diplôme étranger engagés contre la crise (Ipadecc), indique que 300 Padhue vont effectivement commencer une grève de la faim dès ce mercredi matin, assurant que  « d’autres personnes vont suivre le mouvement ». 

De leur part, la fédération des praticiens de la Santé SOS PADHUE et des syndicats représentatifs des praticiens diplômés hors Union européenne indiquent dans un communiqué publié lundi 3 mars que le recours à cette grève de la faim traduit « une situation alarmante qui nécessite une réponse immédiate » des autorités.

Le communiqué dénonce « un parcours professionnel précaire et inhumain, plongeant les Padhue dans l’incertitude, l’insécurité et l’épuisement »,ainsi que  « le non-respect des engagements pris par le ministre de la Santé » envers ces médecins étrangers.

Padhue : suppression de 400 postes à l’issue des EVC 2024

En arrivant en France avec un diplôme obtenu dans un pays hors de l’Union Européenne, les médecins se retrouvent confinés dans un statut de précaire qu’ils ne peuvent surpasser qu’en réussissant le concours de l’EVC et en s’adonnant ensuite à un parcours de consolidation de compétences (PCC) de deux ans.

Ceci dit, les postes ouverts aux padhue sont limités. En janvier dernier, les Padhue ont été étonnés par la décision de supprimer 700 postes sur les 4 000 annoncés à l’issue des résultats des épreuves de vérification des connaissances (EVC) de 2024.

Cela a constitué la goutte qui a fait déborder le vase pour beaucoup. Il s’agit d’une « décision qui prive ces médecins du droit d’entamer leur parcours de consolidation de deux ans », explique le Dr Bensaidi qui dénonce le fait « qu’ils ont  pris des gens sur des listes complémentaires alors que les listes principales n’ont pas été pourvues ».

Médecins algériens en France : précarité financière et administrative

En supprimant ces 700 postes, « on veut garder les Padhue dans la précarité », dénonce le médecin algérien, lui-même confiné dans un statut de Padhue. 

Ils dévoile que ces praticiens sont « payés 1 400 euros à 2 000 euros par mois » et qu’ils font face à une grande difficulté pour se maintenir en situation régulière en France.

« Ils sont actuellement 7.000 soignants en situation irrégulière », fait savoir Éric Tron de Bouchony, du collectif médecins de l’Union fédérale médecins, ingénieurs, cadres, techniciens (UFMICT) CGT. Si leur contrat de padhue, qui est renouvelé chaque année, prend fin, ils se retrouvent sans titres de séjour.

S’ils n’obtiennent pas gain de cause, ils entament une grève de la faim

Suite à la suppression des 700 postes, les organisations associatives et syndicales ont porté l’affaire devant le tribunal administratif et le Conseil d’État. Ce mardi 4 mars, elles ont rendez-vous au ministère de la Santé pour tenter de trouver une porte de sortie.

Outre la grève de la faim, en cas de refus de la Tutelle de prendre en charge leurs revendications, les Padhue comptent aussi organiser une manifestation devant le ministère de la Santé le samedi 8 et le dimanche 9 mars 2025, de 10 heures à 20 heures.

Les padhue réclament notamment « une rémunération à la hauteur de leur expérience et contribution », « le renouvellement de leurs titres de séjour », mais surtout « l’attribution des postes validants aux lauréats des EVC 2024 et un suivi équitable de leur parcours », lit-on sur le communiqué de la fédération des praticiens de la Santé, SOS PADHUE ainsi que les syndicats représentatifs des praticiens diplômés hors Union européenne.

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