search-form-close
France : la galère des étudiantes voilées pour décrocher une alternance

France : la galère des étudiantes voilées pour décrocher une alternance

Par flowertiare / AdobeStock
Une femme voilée.

Qu’elles soient nées en France ou parties de leur pays d’origine pour y poursuivre leurs études universitaires, les étudiantes voilées peinent à trouver un travail en alternance pour valider leur cursus universitaire.

Selon une étude publiée au mois de décembre 2024, le fait de porter un voile diminue les chances de décrocher un entretien d’embauche pour un travail en alternance de plus de 80 %, rapporte le média spécialisé L’Étudiant.

Le média français rapporte les témoignages de cinq étudiantes en France qui partagent la même galère : celle de décrocher un entretien pour un travail en alternance afin d’aller au bout de leur cursus universitaire en France tout en gardant leur voile.

Un « mail de refus automatique », car elle portait le voile

Leila, 27 ans, étudiante en master dans une école privée de design digital, assure qu’elle n’a pu avoir « aucun entretien » au cours de l’année dernière. « Que des réponses négatives », dénonce cette jeune femme voilée qui redoute la réaction des employeurs « vis-à-vis de son voile ».

Asma, en troisième année de bachelor commerce et marketing, confie que sur 300 candidatures envoyées, « elle n’a eu que 5 ou 6 entretiens ». Un constat confirmé par Farah dont les entretiens décrochés se comptent sur les doigts d’une main.

Valentine, jeune fille voilée et étudiante en master à l’Université catholique de Lille, raconte, quant à elle, que dans le cadre d’un processus de recrutement automatisé par l’IA, et à l’issue d’un entretien vidéo qu’elle avait passé avec son voile, elle a reçu un « mail de refus automatique ».

Pour avoir un entretien, il faut cacher son voile

Pour parvenir à décrocher des entretiens, les étudiantes voilées adoptent quelques réflexes, notamment celui de ne pas mettre leur photo dans leurs CV. Selon Asma, si elle avait mis sa photo, elle n’aurait pas été retenue pour l’entretien où elle a tout de même échoué.

Même son de cloche chez Bassma, étudiante en M2 de RH, qui confie qu’elle mettait ses photos avec le voile sur son CV pour « éviter les surprises », mais qu’elle a vite décidé de « changer de stratégie » après avoir constaté qu’elle n’a eu aucun entretien au bout de deux mois. « À partir de là, j’ai reçu beaucoup plus d’appels », a-t-elle souligné.

Ceci dit, en passant l’entretien, les étudiantes voilées ne manquent pas de sentir les discriminations. Bassma raconte d’ailleurs que l’un de ses entretiens passait très bien au téléphone, mais qu’une fois passée en visio, « elle a senti une différence de traitement quand ils ont vu son voile ».

Des étudiantes voilées cèdent face à la discrimination

Une autre stratégie qu’adoptent ces étudiantes voilées est celle de sélectionner les entreprises engagées en faveur de la diversité et de l’inclusion. Mais il n’y en a pas beaucoup. « Dans le design, ce n’est pas si évident », affirme d’ailleurs Leila.

Il y a enfin la solution radicale : celle de céder face à la discrimination et de se départir de son voile. C’est le cas d’Asma. Elle avoue avoir commencé à retirer son voile « au bout de six mois de candidatures ».

« Une fois, je suis venue avec mon voile en précisant que j’acceptais de le retirer pour travailler », raconte l’étudiante en commerce qui n’a pas été retenue pour autant.

Pour Leila, cette solution radicale s’impose d’elle-même : « Quand on doit boucler son année, parfois, on accepte des choses qu’on ne voudrait pas accepter ».

SUR LE MÊME SUJET :

France : des députés quittent une réunion à cause d’une syndicaliste voilée

  • Les derniers articles

close