Grosse déconvenue pour le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau. La justice française vient d’annuler l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui frappait l’influenceur algérien connu sous le nom de Doualemn, au centre d’un bras de fer entre Alger et Paris depuis près d’un mois. L’Influenceur, placé en centre de rétention administrative depuis près d’un mois, est libre.
L’OQTF a été annulée par le tribunal administratif de Melun, ont rapporté ce jeudi 6 février plusieurs médias français, dont Europe 1 et Le Parisien, citant des sources proches du dossier.
L’influenceur de 59 ans, de son vrai nom Naaman Boualem, a été expulsé de France le 9 janvier dernier pour « appels à la violence ». Mais les autorités algériennes l’ont refoulé dans la même journée vers la France où il a été placé en centre de rétention administrative.
Le lendemain, Bruno Retailleau a accusé l’Algérie de « chercher à humilier la France ». Cette affaire a aggravé les tensions entre les deux pays, déjà en crise depuis juillet dernier.
L’Algérie a expliqué sa décision de refouler l’influenceur par le fait qu’il a été victime d’une « expulsion arbitraire et abusive » et que les autorités françaises ont décidé de l’expulser sans lui donner la possibilité de se défendre auprès de la justice française et européenne.
L’influenceur algérien Doualemn libre : gros désaveu pour Bruno Retailleau
Le 29 janvier, la justice française a suspendu l’expulsion de Doualemn. Saisi en urgence, le tribunal administratif de Paris a ordonné à la préfecture de « réexaminer la situation de l’intéressé dans un délai de trois mois et de lui délivrer une autorisation provisoire de séjour durant le temps de ce réexamen ».
Quelques heures après, l’administration a pris d’autres décisions à l’encontre de l’Algérien dans l’ « unique objectif de le maintenir enfermé », ont dénoncé ses avocats.
« Nous dénonçons une rétention illégale depuis le 29 janvier et saluons une décision logique qui y met un terme », se sont réjouis les mêmes avocats après l’annonce du verdict du tribunal annulant l’OQTF.
Néanmoins, le ministère de l’Intérieur va introduire un appel, qui sera non suspensif, de cette décision, rapporte Le Parisien qui indique avoir appris de l’entourage de Bruno Retailleau que le ministère « compte également poursuivre la procédure d’expulsion » de l’influenceur algérien. Le bras de fer est parti pour durer.
« Tout ce qui est ‘’Retailleau’ est douteux compte tenu de ses déclarations hostiles et incendiaires envers notre pays », a assuré le président de la République Abdelmadjid Tebboune dans un entretien diffusé dimanche dernier par le journal français L’Opinion.