L’économiste et professeur français d’origine algérienne El Mouhoub Mouhoud est le nouveau président de l’Université PSL (Paris Sciences et Lettres), une des plus prestigieuses institutions au monde.
Cette nomination, fruit d’un parcours extraordinaire, marque un tournant dans la carrière impressionnante de cet franco-algérien qui a gravi les échelons jusqu’à devenir une figure incontournable dans le domaine de l’économie internationale.
Un parcours de leadership : El Mouhoub Mouhoud à la tête de l’Université PSL à Paris
Ce mardi 17 décembre, El Mouhoub Mouhoud a été élu président de l’Université PSL, et occupe ainsi l’une des fonctions les plus influentes dans le monde académique en France.
D’après le site de l’université, la nouvelle a été accueillie avec grand enthousiasme : le vote du conseil d’administration a abouti à 28 voix pour 1 contre, et aucune abstention. Un soutien massif à son projet stratégique de consolider « l’internationalisation de l’université ».
Son mandat a une durée de 5 ans renouvelable, l’occasion pour le professeur émérite de mettre en œuvre des réformes ambitieuses pour renforcer la place de Paris Sciences et Lettres parmi les institutions mondiales.
Avant de prendre les rênes de l’Université PSL, El Mouhoub Mouhoud s’était déjà démarqué à l’Université Paris-Dauphine, où il a été président de 2020 à 2024.
Là aussi, sa nomination à la tête de l’institution s’est faite suite à une large majorité de votes, et durant son mandat, il a mis l’accent sur la sélectivité de l’université tout en soutenant la diversité des profils des étudiants. Ce modèle, aussi exigeant qu’inclusif, a mené Paris-Dauphine vers le sommet et devrait aussi être mis en œuvre à PSL.
En plus de ses fonctions de président, El Mouhoub Mouhoud a été invité dans quelques-unes des institutions les plus prodigieuses à travers le monde : l’Université de Fudan (Shanghai), la National Seoul University, l’Université de Princeton, l’Université de Bogota, et la New School for Social Research de New York, entre autres.
El Mouhoub Mouhoud, l’homme à l’ascension exemplaire
Personnalité marquante du monde académique français, El Mouhoub Mouhoud a connu un parcours fulgurant et hors normes. Son histoire commence à Tifrit N’ath Oumalek, un village reculé de la Kabylie, situé à Tizi Ouzou, entre Bouzeguene et Azazga.
Il grandit avec une famille modeste mais profondément attachée au savoir à son apprentissage. Il fait ses débuts de scolarité dans une école primaire du village puis à Alger, à Kouba, où il s’installe avec sa famille pendant quelque temps.
Dans les années 1970, il s’installe en France suite à une émigration familiale, et se retrouve parmi une jeune génération d’enfants émigrés qui visent l’avancée et la progression.
Très vite, le jeune El Mouhoub devient un modèle d’excellence académique. Ses études, réussies avec brio, incluent un doctorat en Sciences économiques à l’Université Paris 1 – Sorbonne en 1990, et une agrégation des Facultés des Sciences économiques en 1994.
En 2007, il fonde et dirige le Regroupement de Recherches International du CNRS DREEM (Développement des Recherches Économiques Euro-méditerranéennes). Expert reconnu, il est aussi l’auteur de travaux influents sur la mondialisation, les migrations internationales et la relocalisation industrielle.
Ses recherches lui ont, en outre, permis d’accéder à des postes de leadership dans des institutions comme le Commissariat au Plan en France, et l’université Paris-Dauphine, où il a également été professeur depuis 2006 jusqu’à en devenir le président en 2020.
El Mouhoub Mouhoud est attaché à ses racines
Profondément lié à ses racines algériennes, le professeur d’économie, malgré ses distinctions et son parcours international, reste très attaché à sa patrie mère. Il retourne dans son village natal « chaque année ou presque », a-t-il confié à TSA Algérie qui lui a consacré un portrait en octobre 2022.
Parlant parfaitement le kabyle et l’arabe algérien (darija), El Mouhoub s’est même lancé dans l’apprentissage de l’arabe classique pour ne rien oublier de ce qu’il a appris enfant à Alger.
El Mouhoub Mouhoud prône un modèle d’intégration réussie et affirme que les immigrés ne se cantonnent pas aux cases des « stars du football » et des « dealers des quartiers ».
« En réalité, l’intégration des jeunes issus de l’immigration, notamment les Algériens, les Marocains et les Tunisiens, se passe très bien. Il y a beaucoup de gens qui réussissent mais dont on ne parle pas. Il y a une majorité silencieuse dans laquelle je me trouve, qui ne s’exprime pas au nom des communautés », a-t-il dit à TSA.
D’après lui, l’Algérie pourrait tirer profit de ses professeurs et chercheurs établis à l’étranger, « à travers des partenariats » et des collaborations ponctuelles pour développer l’enseignement supérieur en Algérie.