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France : privée de visa, une enfant algérienne risque de perdre sa jambe

Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France ont des conséquences dramatiques sur de nombreuses vies, dont celle de Azat Kerzouzi, une enfant âgée de 8 ans.

La fillette se retrouve aujourd’hui dans une situation critique : l’intervention chirurgicale qui pourrait lui sauver la jambe est compromise à cause d’un refus de visa de la part du Consulat de France.

Bien que vitale, l’opération de la fillette est menacée

Originaire de Chlef, Azat Kerzouzi souffre d’une malformation congénitale de la jambe et du pied gauche. En 2018, âgée alors de 2 ans, elle avait été opérée avec succès au CHU de Montpellier, une intervention qui a pu se faire grâce au soutien de l’association védasienne « Espoir pour un enfant », rapporte le quotidien régional français Midi Libre.

Depuis des années, cette organisation française œuvre au profit des enfants à travers le monde, leur offrant les soins indisponibles dans leur pays d’origine.

Bien que la première opération de Azat était réussie, une seconde intervention est nécessaire en raison de sa croissance. Elle a d’ailleurs été programmée pour 2020 avant d’être reportée à cause de la crise sanitaire à 2021, année durant laquelle elle sera également compromise par les tensions entre les deux pays.

L’opération est finalement tentée à Alger en 2022 et en 2024, mais sans succès. L’état de la fillette nécessite aujourd’hui une ultime opération planifiée à Montpellier pour le 28 janvier 2025. Mais malgré l’urgence, la petite Azat n’a pas obtenu de visa pour la France.

Le refus de visa pour Azat Kerzouzi contesté

L’opération de la dernière chance pour Azat Kerzouzi est aujourd’hui incertaine, et pour cause. Moins de deux semaines avant l’intervention prévue avec la même équipe médicale de 2018, l’enfant n’a pas obtenu le visa nécessaire à son déplacement.

D’après le journal Midi Libre, le consulat français à Oran a refusé sa demande de visa en donnant pour raison : « Les informations communiquées pour justifier l’objet et les conditions du séjour envisagés ne sont pas fiables ».

Pour Marie-Annick Boiteux, membre de l’association et famille d’accueil de Azat, ce motif de refus est incompréhensible, d’autant que c’est elle qui a accueilli la fillette pour sa première opération.

« Cette décision est à la fois grave et incompréhensible, vu que c’est nous qui avions accueilli Azat en 2018 et que l’intervention chirurgicale effectuée et réussie à cette époque était pour le même motif », s’insurge-t-elle, et de se désoler : « Elle a 8 ans, elle souffre et se retrouve victime d’une situation politique pour des raisons qui la dépassent ».

Tandis que l’association se mobilise pour tenter d’améliorer la situation et faire fléchir les autorités françaises, Marie-Annick Boiteux adresse un message à son gouvernement :

« Bien que toutes nos démarches soient restées vaines, je veux encore croire que mon appel au secours et à l’humanité de ceux qui gouvernent soit entendu, mais le temps presse, car faute d’opération, Azat, aujourd’hui en détresse, risque de perdre sa jambe ».

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