Depuis quelques jours, les contentieux entre les pouvoirs publics et les mosquées se multiplient en France, débouchant parfois sur des fermetures pures et simples de ces institutions, pourtant en règle.
Des litiges qui interviennent dans un contexte marqué par des dérapages sur l’immigration et le voile islamique.
Dans au moins huit communes à travers le territoire français, des mosquées sont actuellement confrontées à des litiges avec les autorités locales, selon les comptes-rendus des médias français.
À seulement trois semaines du mois sacré de Ramadan, les musulmans d’Agde, commune située dans le sud du département de l’Hérault, en région Occitanie, ne sont plus autorisés à prier dans la salle de la rue Jean-Bedos.
Cette salle de prière est en effet fermée, depuis le 24 janvier dernier, suite à une bataille judiciaire entre l’association Recherche et Culture et la mairie d’Agde.
Mosquées en France : les litiges se multiplient
À Nanterre, près de Paris, la justice a tranché ce vendredi 7 février en faveur du préfet des Hauts-de-Seine, en annulant la vente d’un terrain à la mosquée Ibn Badis, destiné à son agrandissement. Pourtant, une première délibération du conseil municipal avait autorisé la vente du terrain à l’institut Ibn Badis.
Mais le préfet a fini par obtenir le feu vert du ministère du Travail pour l’implantation d’un centre de l’établissement public pour l’insertion dans l’emploi, sur ce même site.
À Cagnes-sur-Mer, commune située dans le département des Alpes-Maritimes, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le projet de la construction d’une mosquée suscite des débats houleux au sein du conseil municipal.
Jeudi 6 février, quatre élus de l’extrême droite ont quitté la salle du conseil municipal pour manifester leur mécontentement quant à la construction de cette mosquée. La séance a été rythmée par des échanges tendus et des invectives entre la majorité et l’opposition.
À Ambarès-et-Lagrave, dans le département de la Gironde au sud-ouest de la France, l’association musulmane Ibn Sina a reçu jeudi 6 février un avis défavorable pour le permis de construire, déposé le 8 août dernier pour un centre culturel musulman au 44, rue de Formont.
À Nîmes, le président de l’association Cultures et Savoir relevant de la mosquée Lumière et piété, située dans le quartier de Valdegour, a été convoqué la semaine dernière devant le tribunal correctionnel de la ville.
Le président d’une association musulmane devant la justice
Il est accusé « d’accueil collectif de mineurs à caractère éducatif sans déclaration préalable ». Les faits qui lui ont été reprochés remonteraient à la période allant du 23 novembre 2023 au 6 février 2024, date de la fermeture administrative de son école, décidée par le préfet du Gard.
À Bagnols-sur-Cèze, commune située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie, la mosquée At-Tawba est également menacée de fermeture.
La semaine dernière, la commune Bagnols-sur-Cèze a réclamé, devant le tribunal administratif de Nîmes, l’expulsion de l’association des musulmans du Gard rhodanien (AMDR) de ses locaux et donc de mettre fin aux activités de la mosquée.
À Metz, l’association l’Union des familles laïques (UFAL) de Moselle a indiqué le 28 janvier dernier avoir engagé une procédure devant le tribunal judiciaire de la ville pour contraindre la Grande Mosquée à publier ses documents comptables.