Le contraire aurait étonné. Depuis ses déclarations à TSA sur le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau samedi 8 mars, la député écologiste d’origine algérienne Sabrina Sebaihi fait face à un déluge d’attaques racistes et haineuses sur les réseaux sociaux. “Collabo”, “cinquième colonne”, “agent de l’Algérie”, la parlementaire est traitée de tous les noms par le courant xénophobe.

“Si certains élus de gauche pensent qu’il est normal que l’Algérie piétine le droit international et les accords qui nous lient tout en évitant soigneusement de parler du fait qu’un écrivain, Boualem Sansal, Français par l’encre versé, âgé et malade, croupît dans une geôle algérienne, grand bien leur fasse”, a déclaré le ministre de l’Intérieur dimanche 9 mars au Figaro.

Il réagissait ainsi à des propos tenus la veille sur TSA par Sabrina Sebaihi. “Monsieur Retailleau doit encore penser que la France dispose d’un gouverneur général à Alger… ce temps est révolu”, a-t-elle accusé, fustigeant l’extrême-droite pour qui “l’Algérie est un échec dont les plaies ne sont pas refermées” et pour laquelle ”la xénophobie et le racisme à l’égard de l’Algérie (…) sont bien spécifiques et indépassables”.

“L’attitude de Bruno Retailleau est non seulement dictée par un racisme propre à son monde d’idées, mais elle met en péril les intérêts de la France”, a encore dit la parlementaire à propos des attaques répétées du ministre de l’Intérieur à l’égard de l’Algérie.

Sabrina Sebaihi dans le viseur du courant extrémiste après ses critiques contre Retailleau

Sans surprise, un déluge d’attaques s’est abattu sur elle, émanant de la sphère extrémiste. Sebaihi est attaquée sur les réseaux sociaux, recevant sur ses différentes plateformes un nombre incalculable d’insultes racistes et xénophobes.

La députée est traitée d’ “agent de l’Algérie”, “cinquième colonne”, “ennemi de l’intérieur”, “islamogauchiste”, “traître”, “parti de l’étranger”…

La parlementaire d’origine algérienne est évidemment invitée, comme a l’habitude de le faire le courant raciste à chaque fois qu’une voix discordante se fait entendre, de “rentrer en Algérie”.

Sabrina Sebaihi affirme à TSA « avoir reçu plus de 1.000 messages par mail, instagram, Facebook et X« .

“Stop au racisme, place au dialogue et aux droits humains”, a tweeté la commission antiracisme des Écologistes face à cette déferlante de haine. La commission a apporté son soutien à “une députée écolo et antiraciste” qui, “face à Bruno Retailleau” défend “une relation France-Algérie basée sur le respect et la justice”.

Jeudi dernier, la parlementaire a assumé son action en faveur du rapprochement entre les deux pays, en annonçant fièrement sa désignation comme vice-présidente du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française.

“Fière d’être vice-présidente du groupe d’amitié France-Algérie, qui œuvrera pour des relations apaisées entre nos pays”, a écrit Sabrina Sebaihi sur X. Le tweet n’avait pas aussi échappé aux attaques racistes.