L’Algérie consolide sa position d’acteur majeur du marché mondial du gaz. En octobre dernier, elle est devenue le premier fournisseur de l’Union européenne, devant la Russie, rapporte le média russe Russia Today dans sa version arabophone.
RT cite les données actualisées de la plateforme européenne de statistiques, Eurostat.
L’Algérie fournit désormais plus du cinquième des besoins des pays de l’Union européenne en gaz.
En septembre dernier, la Russie avait brièvement repris sa place de premier fournisseur de l’Europe, qu’elle avait perdue après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. Mais elle a été détrônée par l’Algérie en octobre.
Pendant ce mois-ci, les exportations de gaz algérien vers l’UE ont atteint plus de 1,3 milliard d’euros, soit 200 millions de plus qu’en septembre (1,1 milliard). L’Algérie avait ainsi fourni 21,6 % du total des importations européennes, ce qui l’a placée en première position devant la Russie.
Celle-ci avait exporté en septembre pour 1,4 milliard de gaz vers l’UE, soit 23,7 % du total des importations de cet espace. Mais ses livraisons ont reculé de 6 % en octobre, à 1,3 milliard d’euros.
En troisième position des fournisseurs de l’UE pendant la même période, on retrouve les États-Unis avec 1,2 milliard d’euros, suivis de la Norvège et de l’Azerbaïdjan avec 777 et 431 millions d’euros respectivement.
L’Algérie fournit plus de 20 % des importations de l’UE de gaz
Le total des importations de l’UE pendant le mois d’octobre dernier s’est élevé en valeur à 6,15 milliards d’euros, en progression de 5 % par rapport au mois de septembre.
L’Algérie est reliée à l’Europe par deux gazoducs, le Medgaz vers l’Espagne et le Transmed vers l’Italie, lui permettant d’être le premier fournisseur de ces deux pays.
Un troisième gazoduc, reliant l’Algérie à l’Espagne via le Maroc, le GME (Gazoduc Maghreb-Europe), avait été fermé par l’Algérie en novembre 2021 dans le sillage de la crise diplomatique avec l’Europe.
Sollicitée pour augmenter ses livraisons vers l’Europe qui souhaite réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, l’Algérie multiplie les investissements pour renforcer ses capacités de production et de transports.
En décembre 2023, Sonatrach a dévoilé un plan d’investissement de 50 milliards de dollars jusqu’en 2028, dont 36 milliards concernent l’exploration et la production de gaz et de pétrole.
En décembre 2022, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait fixé comme objectif de doubler la production de gaz, estimée alors à un peu plus de 100 milliards de mètres cubes par an, et dégager la moitié pour l’export et l’autre moitié pour la demande intérieure sans cesse croissante.
Au début de ce mois de décembre, Sonatrach a lancé une autre phase de l’ambitieux projet stratégique « Boosting Hassi R’Mel », qui vise à prolonger la viabilité du gisement de Hassi R’mel, le plus important du pays, et d’extraire des volumes supplémentaires.
Selon la plateforme américaine Energy News, la production algérienne a atteint 137 milliards de mètres cubes et l’objectif maintenant est de la porter à 200 milliards de mètres cubes par an d’ici à 2028.
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