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Gaz naturel : voici comment l’Algérie compte doubler sa production

Gaz naturel : voici comment l’Algérie compte doubler sa production

Par Photocreo Bednarek / Adobe Stock
Gaz.

En décembre 2022, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait exprimé l’ambition de l’Algérie en matière de gaz : doubler sa production, qui était alors de 100 milliards de mètres cubes, et dégager la moitié pour l’exportation.

Deux ans après, Sonatrach, le géant énergétique du pays, s’attelle à concrétiser cet objectif en y mettant les moyens nécessaires. Elle compte principalement sur le gisement gazier géant de Hassi R’mel, le plus important d’Algérie. Un projet de 2,3 milliards de dollars vient d’être lancé pour optimiser le rendement du champ. Il s’agit du projet dit de l’étape 2 de la phase III du projet de réalisation des installations de boosting de Hassi R’Mel

La production gazière algérienne fait face à deux défis majeurs : satisfaire la consommation intérieure sans cesse croissante et répondre à la demande du marché international. L’Algérie a été particulièrement sollicitée pour augmenter ses livraisons de gaz à l’Europe après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022.

Dans leur stratégie de développement, les autorités algériennes tablent, depuis quelques années, sur la diversification de l’économie, sans toutefois se détourner des hydrocarbures, notamment le gaz, dont l’Algérie dispose de réserves avérées parmi les plus importantes au monde.

En janvier 2022, Sonatrach avait annoncé des investissements de 40 milliards de dollars jusqu’en 2026 pour renforcer ses capacités de production et d’exportation de gaz et de pétrole. En décembre 2023, le montant a été porté à 50 milliards de dollars sur quatre ans (2024-2028), dont 36 milliards dans l’exploration et la production. Il s’agit pour l’Algérie de pérenniser sa production et de maintenir sa place de fournisseur majeur et fiable d’énergie, notamment pour l’Europe.

Gaz naturel : l’Algérie booste le gisement de Hassi R’mel

Les investissements prennent forme progressivement. Le 1ᵉʳ décembre 2024, Sonatrach a lancé officiellement en présence de son PDG, Rachid Hachichi, l’étape 2 de la phase III du projet stratégique « Boosting Hassi R’Mel ».

Le gisement fournit environ le quart de la production journalière de gaz de l’Algérie. Selon la plateforme américaine Energynews, le champ a déjà vu, grâce à deux projets achevés en 2004 et 2009, près de 80 % de son gaz exploitable récupéré. Cette nouvelle phase du projet est destinée à la mise en place de trois stations de compression de gaz d’ici 2027. L’objectif étant de prolonger la viabilité du champ de Hassi R’mel et d’extraire des volumes supplémentaires de gaz.

Le projet est très prometteur. Sonatrach table sur le maintien de la production à 188 millions m3/jour avec la récupération de réserves supplémentaires d’un volume de 121 milliards de m3 de gaz à long terme, 7 millions de tonnes de condensats et 3 millions de tonnes de gaz de pétrole liquéfié (GPL). Des quantités devant contribuer au maintien des niveaux actuels de production tout en répondant à la demande croissante tant intérieure qu’internationale.

Les investissements consentis sont à la hauteur de l’ambition. Le projet est doté d’une enveloppe de 2,3 milliards de dollars et sera réalisé avec des partenaires mondiaux ayant un grand savoir-faire en la matière, l’Américain Baker Hughes, les Italiens Tecnimont et Nuovo Pignone International SRL. Le contrat entre Sonatrach et ces trois sociétés a été signé en mai 2024.

Les investissements lancés ou envisagés par l’Algérie visent à augmenter sa production annuelle de gaz de 137 milliards de mètres cubes actuellement à 200 milliards d’ici 2028, indique Energynews.

« L’Algérie s’impose comme un acteur indispensable » sur le marché européen où « la demande en gaz naturel reste soutenue, notamment dans le cadre de la transition énergétique », écrit la plateforme basée à Washington.

Avec le grand projet lancé à Hassi R’mel, l’Algérie entend honorer ses engagements internationaux et renforcer sa position de leader énergétique en Afrique. Il s’agit, poursuit Energynews, d’un « positionnement stratégique » qui « s’inscrit dans une vision à long terme pour diversifier et pérenniser les revenus issus des ressources naturelles ».

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