Après une brève trêve de deux mois, la bande de Gaza subit depuis lundi 17 mars des attaques israéliennes massives. Ce mercredi, l’armée israélienne a lancé une offensive terrestre, synonyme de la fin de la trêve. Le tout dans la quasi-indifférence des grandes puissances.
Malgré le bilan terriblement élevé des morts et des blessés à Gaza depuis le 7 octobre 2023, peu de personnalités publiques osent encore prendre la parole. Nawell Madani, humoriste belgo-algérienne, a choisi de sortir du silence.
Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, elle a exprimé son soutien à la Palestine et a dénoncé un génocide qui se déroule « sous nos yeux ».
« À quel moment avons-nous accepté ça comme une normalité ? » : Nawell Madani accuse
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Alors que la population de Gaza subit encore bombardements et privations, Nawell Madani s’est tournée vers ses réseaux sociaux pour dénoncer la situation en cours :
« 404 morts. 404 Palestiniens tués hier soir sous les bombes. Pendant une soi-disant trêve. Un cessez-le-feu qui ne protège personne, qui ne signifie rien quand, en réalité, tout continue. 404 vies arrachées dans le silence assourdissant du monde ».
Choquée et outrée, elle s’interroge sur l’indifférence générale qui entoure les souffrances palestiniennes.
« À quel moment avons-nous accepté ça comme une normalité ? Depuis quand bombarder des civils, affamer des enfants, asphyxier tout un peuple est devenu quelque chose que l’on regarde sans réagir ? Il n’y a plus de règles, plus de lois, plus de justice quand il s’agit des Palestiniens. Tout est permis », se désole-t-elle.
L’humoriste algéro-belge conclut son message avec un appel à la mobilisation contre « l’horreur d’une nuit » qui se répète « encore et encore » :
« C’est un crime qui se déroule sous nos yeux, un massacre que personne ne stoppe. Prenez une photo de vous et marquez dessus « I Speak Up For Palestine » ».
Elle invite d’ailleurs ses fans (plus de 1.2 million sur Instagram) à diffuser le hashtag « #ISpeakUpForPalestine ». Un appel à briser le silence, alors que bon nombre d’artistes et personnalités du spectacle préfèrent éviter le sujet.
Les humoristes francophones et leur silence sur Gaza
Parmi les humoristes francophones, les prises de position sur Gaza sont plutôt rares, même parmi les artistes issus de l’immigration. Nawell Madani fait preuve d’un courage certain en s’engageant publiquement, alors que d’autres choisissent de ne pas s’exprimer par crainte pour leur carrière ou d’être accusés d’« antisémitisme ».
Tel a été le cas de Jamel Debbouze, par exemple, figure populaire pointée du doigt par le public. L’humoriste d’origine marocaine fait l’objet de vives critiques en raison de son silence sur la situation à Gaza.
D’ailleurs, son film « Mercato », sorti en février, a été largement boycotté. Une sorte de punition pour son manque de prise de position.
À contrario, d’autres artistes ont osé s’exprimer et en ont payé le prix fort. L’humoriste et comédienne française Blanche Gardin en est l’exemple concret.
Depuis son sketch sur l’antisémitisme joué à La Cigale lors de la soirée Voices for Gaza en juillet 2024, elle est littéralement bannie, « blacklistée », du monde du spectacle.
« Depuis le sketch sur Gaza, je ne reçois plus de propositions de cinéma », révèle-t-elle au magazine Télérama en février 2025. Une polémique qui lui vaut même d’être comparée à l’humoriste Dieudonné, accusé de « polémiste » pour ses sketchs sur l’antisémitisme.
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