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Guerre contre Gaza : cruauté israélienne et incroyable cynisme américain

À l’annonce par le gouvernement israélien de son intention de lancer une grande offensive contre la ville de Rafah, les médias américains ont inondé le monde de petites phrases prêtées au président Joe Biden et ses hauts collaborateurs, exprimant une prétendue colère contre le gouvernement de Benyamin Netanyahou.

Les plus avertis y ont cependant vu une énième expression du cynisme américain dans tout le dossier du Moyen-Orient. Et ils n’ont pas tort.

Sa dernière « colère » contre le Premier ministre israélien, le président américain l’a exprimée au cours d’une réunion avec ses collaborateurs. La chaîne NBC a rapporté mardi que Biden aurait traité Netanyahou de « connard », lui reprochant d’être l’« obstacle » devant la trêve, la protection des civils, la reconsidération de la stratégie de la guerre à Gaza et le passage de l’aide humanitaire pour les Palestiniens.

Trop de griefs sont retenus contre Benyamin Netanyahou et son cabinet de guerre dans lequel siègent des ministres issus de la droite religieuse extrémiste. Il est tout de même curieux qu’ils soient rarement exprimés publiquement.

Dans les déclarations officielles, lors des multiples déplacements en Israël de hauts responsables américains, notamment le secrétaire d’État Antony Blinken, c’est plutôt la promesse d’un soutien sans faille à l’État hébreu et son « droit à se défendre » qui sont mis à chaque fois en avant.

Une promesse que les faits ne démentent pas, bien au contraire. Dès le début de la guerre à Gaza où Israël se distingue par une cruauté incomparable, Washington s’est positionnée en soutien inconditionnel d’Israël.

Depuis le 7 octobre dernier, date du début de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne, un véritable pont aérien et maritime a été mis en place pour acheminer armes et munitions à l’armée israélienne et toutes les tentatives du Conseil de sécurité d’imposer un cessez-le-feu ont buté sur le véto américain. Les États-Unis ont même déployé un porte-avions au large d’Israël.

Les crimes israéliens qui ont choqué le monde entier, le nombre ahurissant de morts civils (plus de 28 000 en moins de quatre mois) et l’arrogance du gouvernement israélien ont fini par mettre dans la gêne l’administration Biden en pleine année électorale, mais sans plus.

La presse américaine, qui rapporte quotidiennement les états d’âme du locataire de la Maison Blanche, n’a pas fait état de la moindre menace de reconsidérer l’aide à Tel-Aviv, encore moins l’éventualité de sanctions.

Guerre Israël – Gaza : cynisme et double discours des États-Unis

Comme l’a souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, quand on est choqué par le nombre trop élevé de morts, la première chose à faire est d’arrêter de livrer les armes qui servent à tuer. Ce que les Américains n’ont pas fait et n’envisagent pas de faire.

Le monde sait que sans le soutien et le feu vert américains, le gouvernement israélien ne peut pas s’enhardir à braver de la sorte le droit international, jusqu’à envisager d’attaquer Rafah, où s’entassent dans des conditions inhumaines 1,4 million de réfugiés qui ont fui le nord de Gaza.

Il n’aurait pas non plus mené une politique de colonisation sauvage qui a rendu presque impossible la solution à deux États, officiellement défendue par ceux qui lui apportent un soutien sans faille. Enfin, il ne serait pas permis de bombarder quand il veut ses voisins libanais et syriens.

L’Europe n’est pas exempte de tout reproche. Hormis l’Espagne, qui n’a rien fourni depuis le 7 octobre, les autres grands pays du vieux continent n’envisagent pas de suspendre ou de réduire leurs exportations d’armes vers Israël.

De nombreux pays musulmans aussi adoptent une double attitude faite de soutien au peuple palestinien dans le discours et à Israël dans les faits. Ce sont bien trois pays arabes, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Jordanie qui ont mis en place un « pont terrestre » pour acheminer jusqu’en Israël les marchandises qui ne peuvent pas passer par les voies maritimes perturbées par les Houthis yéménites.

La Turquie dont le président Tayip Recep Erdogan tient un discours agressif à l’égard de Netanyahou en le comparant à Hitler continue de commercer avec Israël.

Le comportement du gouvernement israélien et de son armée depuis le début de la guerre laisse penser qu’ils ne subissent pas la moindre pression, notamment de ceux qui détiennent les leviers qui peuvent les fléchir facilement.

Les États-Unis n’exercent aucune pression sur Tel-Aviv et c’est l’ambassadeur d’Israël à Washington qui a vendu la mèche. Mardi 13 février, Times of Israël a rapporté les propos de Michael Herzog qui a nié l’existence de pression américaine pour un cessez-le-feu à Gaza. Washington veut une trêve humanitaire pour faciliter la libération des otages aux mains du Hamas, a expliqué le diplomate israélien.

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