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Hausse des prix au Maroc : scènes de pagaille sur les marchés

Exaspérés par la hausse des prix de nombreux produits sur les marchés, particulièrement durant ce mois de Ramadan 2025, de nombreux Marocains n’ont pas manqué d’exprimer leur colère en prenant pour cible de nombreux marchands.

Relayée par certains journaux du Royaume comme Hespress, une vidéo montre de vives altercations entre acheteurs et vendeurs au marché hebdomadaire de Hermoumou, également connu sous le nom de Ribate El Kheir, dans la province de Sefrou.

Hausse des prix au Maroc : les Marocains s’en prennent aux commerçants sur les marchés

La vidéo publiée lundi décrit des scènes de pagaille au marché où des acheteurs, visiblement très remontés contre les prix affichés, s’en prenaient aux vendeurs.

On voit des hommes vitupérer, des altercations, et des cageots renversés, certains s’échangeant des « amabilités », sous les yeux d’un agent de sécurité impuissant, perdu au milieu d’une foule en colère, et ne sachant plus où donner de la tête.

Selon ces sources, les autorités locales ont dû faire appel à des renforts de sécurité en provenance de Sefrou et de Fès pour calmer la tension qui a duré plusieurs heures.

Quelques jours plus tôt, le marché hebdomadaire de Bni Frassen, dans la province de Taza, a été le théâtre de protestations similaires. Et rien ne dit que cette grogne sociale ne va pas se propager dans d’autres provinces du Royaume, comme le redoutent les autorités locales.

« Les autorités locales vivent dans l’angoisse que ces protestations se propagent à d’autres villes et villages, en l’absence de mesures gouvernementales pour contenir l’impunité des spéculateurs responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires, ce qui a gravement affecté le pouvoir d’achat des Marocains », a écrit le journal H24info.

Maroc : la grogne sociale prend de l’ampleur

Face à un gouvernement accusé d’adopter une « politique d’austérité », les Marocains font face depuis plusieurs mois à une flambée des prix, sans commune mesure, qui a touché de nombreux produits, dont les poissons, les viandes rouges et blanches, les fruits et les légumes et d’autres denrées alimentaires alors que leur pouvoir d’achat s’érode continuellement.

Dans ce contexte de crise économique et sociale avec un taux de chômage qui a atteint 13,3 % en 2024, le principal syndicat du pays, l’union marocaine du travail (UMT) a appelé en février dernier à une grève générale dans plusieurs secteurs en exhortant le gouvernement à « mettre fin à l’inflation des prix, de plafonner les prix, de lutter contre la spéculation pour préserver le pouvoir d’achat des travailleurs et des citoyens ».

Une situation aggravée également par un chômage endémique qui touche particulièrement les jeunes. Mais faute de réponse à la hauteur des aspirations des protestataires, le gouvernement marocain préfère la fuite en avant, comme cette proposition du roi Mohammed VI invitant ses sujets à renoncer au sacrifice du mouton lors de la fête de l’Aïd-el-Adha 2025.

Une mesure qui, si elle est accueillie favorablement par certains économistes, n’en fait pas moins jaser, compte tenu de l’enracinement de ce rituel dans la culture marocaine. Un autre indice s’il en est de la grave crise économique qui frappe le Royaume de Sa Majesté.

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