L’Algérie vient de perdre l’un des monuments de son football, l’ancien entraîneur de l’équipe nationale et de la JS Kabylie, Mahieddine Khalef, décédé mardi 10 décembre à Alger. L’ancien international Ali Bencheikh est au cœur d’une polémique après des propos tenus sur le défunt.
Il était difficile pour Bencheikh de parler de Khalef après sa mort. Depuis 1982, le joueur tient rancune au sélectionneur qui ne l’a pas fait jouer lors de l’épopée du mondial espagnol. Et il ne l’a jamais caché.
Consultant pour la chaîne El Heddaf, il n’a jamais manqué l’occasion de régler ses comptes avec Khalef, estimant qu’il avait sa place dans le onze national qui a battu l’Allemagne et qu’il a été écarté injustement. Cela, tout en précisant à chaque fois qu’il a fini plus tard par établir de bons rapports avec Mahieddine Khalef.
Interrogé par El Heddaf après l’annonce du décès de l’ancien sélectionneur national à 80 ans, Ali Bencheikh a personnalisé le débat. Il a répété qu’il n’a aucun problème avec Khalef, mis à part pendant la coupe du monde 1982, révélant qu’il lui rendait régulièrement visite chez lui.
Mais l’ancien joueur devenu consultant ne s’est pas empêché de décrocher quelques piques, qui laissent penser que sa rancune ne s’est pas estompée, 42 ans après.
Joueur très populaire du Mouloudia d’Alger à l’époque, Ali Bencheikh ne digère toujours pas d’avoir manqué de participer à l’écriture de l’une des plus belles pages de l’histoire du football algérien.
« Khalef s’est trompé » pendant la coupe du monde 1982, a-t-il déclaré, refusant de dire quoi que ce soit sur « son niveau » et sa contribution au football national. Ali Bencheikh a enfoncé le clou en estimant que la fédération « aurait dû nommer un staff étranger de haut niveau » pour éviter « le régionalisme ».
Djamel Menad recadre Ali Bencheikh après ses propos polémiques sur Khalef Mahieddine
Des propos qui ont suscité l’indignation. Ali Bencheikh a toujours tenu ce même discours, mais qu’il le fasse alors que le défunt venait juste de quitter ce monde, beaucoup l’ont jugé inacceptable.
« Tenir de tels propos pour justifier ton éviction de l’équipe nationale, ce n’est pas un comportement d’homme. C’est un manque de professionnalisme », a réagi l’ancien international algérien et ex-attaquant et entraîneur de la JSK, Djamel Menad au micro d’El Hayat TV, à l’enterrement de Mahieddine Khalef, ce mercredi au cimetière d’El Alia à Alger. La réponse de Menad à Bencheikh a enflammé la Toile.
Le défunt a le plus beau palmarès du football algérien pour un entraîneur. Outre l’exploit de battre l’Allemagne en coupe du monde 1982 (2-1), Khalef a remporté 13 titres majeurs avec la JSK en 13 ans, dont huit championnats d’Algérie et une coupe d’Afrique des clubs champions. Aucun entraîneur en Algérie n’a fait comme lui.
Quelques jours avant le décès de Mahieddine Khalef, l’ancien joueur de l’équipe du FLN et membre de l’encadrement des Verts en 1982, Mohamed Maouche, a révélé sur Echorouk News la véritable raison de la mise à l’écart de Ali Bencheikh en 1982.
Le joueur était arrivé en équipe nationale diminué physiquement à cause de la faible cadence des entraînements qu’il effectuait avec son club, le Mouloudia d’Alger.
Bencheikh n’a pas manqué de répondre à l’homme de 88 ans. « Certains doivent dire la vérité avant de mourir », a conseillé Ali Bencheikh, sans citer le nom de l’ancien joueur de l’équipe du FLN. Ce dernier, a rendu un vibrant hommage à Khalef Mahieddine.
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