La crise s’aggrave entre l’Algérie et la France, avec une nouvelle séquence qui a provoqué la colère de Paris et une réponse ferme d’Alger.

Alors que les relations entre les deux pays sont réduites à leur plus expression depuis plusieurs mois, l’expulsion ratée d’un influenceur algérien jeudi 9 janvier, a ravivé les tensions. Le refus d’Alger d’accueillir Doualemn a provoqué des réactions en cascade en France.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a accusé « l’Algérie de chercher à humilier la France », alors que son collègue des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a brandi la menace de la riposte si « les Algériens continuent cette posture d’escalade ».

Ce samedi, Alger a répondu à Paris sur l’affaire de l’influenceur expulsé, puis renvoyé d’Algérie. Le ministère des Affaires étrangères a rejeté les accusations « d’escalade » et a accusé l’extrême droite et ses représentants de mener une « campagne de désinformation, voire de mystification contre l’Algérie ».

Algérie – France : la polémique s’installe entre Alger et Paris 

Sur le fond de l’affaire de Doualemn, Alger a estimé que cet Algérien de 59 ans, qui est marié à une française, a fait l’objet d’une « expulsion arbitraire et abusive ».

La diplomatie algérienne a ajouté que ce ressortissant algérien « n’a pu bénéficier d’un procès judiciaire en bonne et due forme, qui constitue un rempart contre l’abus de pouvoir, dans la mesure où son ordre d’expulsion, s’il avait été mené à son terme, l’aurait privé de défendre ses droits lors du procès prévu le 24 février de l’année en cours. »

Cette réaction du gouvernement algérien n’a pas tardé à faire réagir en France. Le porte-parole du Quai d’Orsay Christophe Lemoine a accusé les autorités algériennes d’adopter « depuis quelque temps », une « attitude assez hostile vis-à-vis de la France ». Il a assuré qu’ « il n’y a pas de désinformation dans l’ensemble de cette séquence » et que le renvoi de l’influenceur algérien est un « élément qui a aggravé la situation », selon Franceinfo.

« Une attitude assez hostile » de l’Algérie vis-à-vis de la France

Sur les représailles que la France envisage d’utiliser contre l’Algérie, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères français a indiqué qu’une réflexion est « en cours entre le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, et tout particulièrement son ministre Jean-Noël Barrot, et le ministère de l’Intérieur ».

Christophe Lemoine, qui a rappelé l’importance et la densité de la relation entre l’Algérie et la France, a indiqué que la posture de dialogue existe toujours à Paris. Mais il a reconnu que la relation a atteint un « seuil extrêmement inquiétant » et qu’elle mérite du « sérieux dans les termes ».

Vendredi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est dit prêt à se rendre en Algérie pour enclencher un dialogue avec les autorités sur les questions posées.