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JO Paris 2024 : Saoussen Boudiaf, la Kaylia Nemour de l’escrime algérienne

JO Paris 2024 : Saoussen Boudiaf, la Kaylia Nemour de l’escrime algérienne

Saoussen Boudiaf - Compte Facebook officiel
Saoussen Boudiaf, escrimeuse algérienne

L’escrimeuse Saoussen Boudiaf a cela de commun avec la gymnaste Kaylia Nemour : elles sont nées et formées en France et défendent les couleurs de leur pays d’origine dans des disciplines peu développées en Algérie.

Si Kaylia Nemour a de très grandes chances d’arracher l’or olympique, Saoussen Boudiaf a aussi les siennes pour monter sur le podium ou tout au moins faire bonne figure au rendez-vous planétaire de Paris (26 juillet-11 août).

L’histoire de Saoussen est atypique. Elle a d’abord mis fin à sa carrière puis est sortie de sa retraite pour porter haut les couleurs de l’Algérie.

L’escrimeuse ne découvrira pas les Jeux olympiques à Paris. Elle y a déjà pris part, en 2016 à Rio de Janeiro, mais c’était sous les couleurs de la France, son pays de naissance. Saoussen est née à Roubaix en 1993.

Saoussen Boudiaf, un parcours atypique

Elle a entamé la pratique de l’escrime à 11 ans. Pendant 15 années, elle a gravi les échelons et fait une brillante carrière sous les couleurs de la France, remportant notamment dans sa spécialité, le sabre, une médaille d’argent aux championnats du monde en 2013, trois médailles d’argent aux championnats d’Europe entre 2014 et 2016 et une médaille d’or par équipes en coupe du monde en 2015.

En 2016, elle a été sélectionnée pour faire partie de l’équipe de France qui a pris part aux épreuves par équipes aux Jeux olympiques de Rio. Elle a été éliminée avec son équipe dès le premier tour.

Contre toute attente, elle a décidé en 2020, à 26 ans seulement, de mettre fin à sa carrière pour faire sa vie loin de l’escrime. Elle a suivi une formation d’aide-soignante et s’est mariée.

En 2021, elle a de nouveau surpris en décidant de renouer avec l’escrime, cette fois sous les couleurs de l’Algérie, pays d’origine de sa grand-mère.

Celle-ci, décédée en 2016, a joué un rôle central dans la carrière de Saoussen.

Orpheline à 6 ans, la future escrimeuse a été élevée par sa grand-mère et sa tante.

Ce sont elles qui l’ont encouragée à pratiquer l’escrime, qui ne lui a pas plu au début mais qu’elle a fini par aimer, stimulée par "le fait de pouvoir y battre des garçons", comme elle l’a raconté à Olympics.com en novembre dernier.

Saoussen Boudiaf, l’escrimeuse qui pourrait porter haut les couleurs de l’Algérie au JO

Le décès de sa grand-mère, alors qu’elle était à Rio pour les JO, l’a beaucoup affectée. "C’est elle qui m’a élevée. C’était ma mère, mon père, ma sœur, tous mes repères. C’était la fin de mon monde et j’avais du mal à faire face", dit-elle.

C’est aussi d’elle qu’elle tient sa force de caractère. Sa décision d’opter pour la Fédération algérienne, c’était aussi une façon de lui rendre hommage.

« Je me posais la question : qu’est-ce que je pouvais faire pour montrer à quel point elle était importante pour moi, à quel point je l’ai entendue et à quel point elle me manque ? Je sais qu’elle aurait aimé me voir en compétition avec l’Algérie », explique l’escrimeuse.

En 2021, elle a opté pour le pays natal de sa grand-mère. Un choix qui suscitera de nombreuses spéculations et amalgames lorsque l’athlète signera en 2022 une pétition en faveur du port du voile islamique dans le sport.

« Les gens ont fait l’amalgame entre le fait que j’ai besoin de ma foi et mon changement de nationalité sportive », regrette-t-elle dans les colonnes de Libération.

Sous les couleurs de l’Algérie, elle a enchaîné les titres et les médailles au niveau africain et régional. Elle a remporté notamment deux médailles d’or aux championnats d’Afrique en 2022 et 2023 et une autre de la même couleur aux Jeux méditerranéens en 2022. En 2023, elle a fait son entrée dans le top 20 mondial, le meilleur classement de sa carrière.

En mars dernier, elle a arraché, à l’issue d’une étape de la coupe du monde en Belgique, son billet pour les JO 2024, en compagnie des autres escrimeuses algériennes Zohra Kehli, Kaouthar-Mohamed Belkebir et Abik Boungab.

À Paris, Saoussen Boudiaf a toutes les chances de bien représenter l’Algérie et de rendre hommage de fort belle manière à sa grand-mère.

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