Une voiture électrique 100 % algérienne ? Karim Zaghib, le spécialiste mondial de la batterie électrique, y croit. Il a même plan pour concrétiser ce plan dans le cadre du développement de la filière lithium en Algérie.
L’Algérie et le professeur Karim Zaghib formalisent les choses concernant la contribution de ce spécialiste établi au Canada au développement de la filière lithium dans son pays d’origine. L’expert estime possible de fabriquer une voiture électrique 100% algérienne.
« Créer une industrie nationale basée sur le savoir et la maîtrise technologique, à travers des partenariats qualitatifs avec les talents algériens à l’étranger », a déclaré le ministre de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab lors de la signature de ce mémorandum, ce samedi 12 avril.
Karim Zaghib est l’un des meilleurs spécialistes au monde de la batterie au lithium. Il séjourne depuis quelques jours en Algérie où il a été reçu notamment par le président de la République Abdelmadjid Tebboune et le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab.
L’Algérie attend de lui qu’il apporte sa contribution pour le développement de cette filière devenue cruciale pour l’industrie mondiale à l’heure de la transition énergétique.
« Comme j’ai aidé le Canada, j’aimerais bien aider avec ma petite équipe l’Algérie », a-t-il assuré lundi dernier sur les ondes de la Radio algérienne.
Nommé conseiller stratégique d’Investissement Québec en 2020, Karim Zaghib a pu convaincre en 2023 le géant mondial Northvolt d’ouvrir une méga usine de batteries dans la province canadienne pour un investissement de 7 milliards de dollars.
L’Algérie, qui nourrit l’ambition d’exploiter et de transformer son lithium pour asseoir une véritable industrie de la batterie, a logiquement opté pour cet expert international en batteries lithium-fer-phosphate (LFP) et en stockage d’énergie.
Ce samedi 12 avril, l’Office national de recherches géologiques et minières (ORGM), représentant le groupe public Sonarem, a signé un mémorandum d’entente avec le professeur Karim Zaghib « pour le développement de la filière lithium en Algérie », annonce le ministère de l’Énergie et des Mines dans un communiqué. La cérémonie de signature a eu lieu au siège du ministère et a été supervisée par le ministre Mohamed Arkab.
Lithium et batteries : l’Algérie signe un accord avec Karim Zaghib
Le mémorandum conclu vise à « définir le cadre de coopération scientifique et technique entre les deux parties afin de mettre en œuvre un projet stratégique intégré, incluant la valorisation des ressources minérales nationales (lithium, fer et phosphate), en passant par les étapes de fabrication et de conversion chimique, et enfin la production locale de cellules de batteries LFP, conformément aux normes internationales », explique la même source.
La mise en œuvre du projet algérien se fera en quatre phases. La première consiste à mettre en place une unité dédiée à la gestion du projet lithium. La seconde phase consiste au lancement d’un partenariat technique direct avec le professeur Zaghbib, à travers un contrat de conseil qui définit le périmètre des tâches, les objectifs et le calendrier de mise en œuvre.
Dans la troisième étape, il est prévu la réalisation d’études de faisabilité technique, économique et environnementale des différentes composantes du projet, y compris les unités de traitement et de conversion du phosphate extrait de la mine de Djebel Onk (Tébessa).
La dernière étape du projet sera celle de la fabrication industrielle des matériaux actifs, notamment les cathodes, et du développement de la chaîne de valeur autour des batteries, « en tenant compte des normes environnementales et de la valorisation des produits dérivés », détaille le ministère de l’Énergie.
Karim Zaghib veut aider l’Algérie à fabriquer sa propre voiture électrique
Pour le ministre Arkab, cet accord traduit la volonté de l’Algérie de créer une industrie nationale basée sur le savoir et la maîtrise technologique, à travers des partenariats qualitatifs avec les talents algériens à l’étranger, ajoutant que le projet s’inscrit dans la vision du gouvernement visant à atteindre la souveraineté énergétique et la transition vers une économie verte et durable.
Karim Zaghib a exprimé de son côté sa fierté de contribuer à cet ambitieux projet algérien, réitérant son engagement à soutenir l’Algérie en apportant son expérience de plus de 30 ans dans le domaine des technologies, notamment le stockage de l’énergie. Pour lui, il est impératif pour l’Algérie d’investir dans la formation et de construire un tissu industriel compétitif.
Karim Zaghib a beaucoup d’ambitions pour la filière en Algérie. Dans de précédentes déclarations à la télévision algérienne, il a assuré que la fabrication d’une voiture électrique qui sera 100% algérienne et qui est à la portée du pays grâce au concours que pourraient apporter les compétences algériennes établies aux quatre coins du monde.
« Nous allons travailler des mines (exploitation) jusqu’à la voiture électrique qui 100% algérienne parce que nous avons des compétences à l’étranger qui veulent aider. C’est un projet gouvernemental », a expliqué le spécialiste de la batterie électrique. »
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