Près de six mois après avoir décroché haut la main la médaille d’or de gymnastique aux JO de Paris 2024, la championne olympique algérienne, Kaylia Nemour, revient sur son état d’esprit le jour même de sa performance exceptionnelle aux barres asymétriques.

Le 4 août 2024, la jeune gymnaste algérienne, âgée alors de 17 ans, avait décroché l’or lors de la finale des barres asymétriques aux Jeux olympiques de Paris 2024.

Au terme d’une prestation exceptionnelle, réalisée avec un score de 15,700 aux barres asymétriques, elle est devenue la première médaillée d’or olympique en gymnastique artistique de l’histoire du sport algérien et africain.

« C’était assez stressant, il y avait pas mal de pression »

Sur le coup, elle a déclaré : « J’ai fait le score de ma vie, je suis très très très contente, tellement fière de ce que j’ai fait aujourd’hui, ce sont des années et des années de travail ».

Ce samedi 22 février, Kaylia Nemour est revenue, dans une déclaration accordée au journal La Nouvelle République, sur son état d’esprit ce 4 août 2024. « C’était assez stressant, il y avait pas mal de pression », se souvient la gymnaste franco-algérienne, aujourd’hui âgée de 18 ans.

« C’était l’après-midi, donc dès le réveil, c’est déjà assez intense », ajoute-t-elle. Malgré ce stress et son jeune âge, l’Algérienne n’a pas tremblé. Elle est restée totalement concentrée sur son objectif, dans une Arena Bercy pleine à craquer.

Juste avant son passage, sa principale concurrente, la gymnaste de République populaire de Chine Qiu Qiyuan, a mis la barre très haut en réalisant un score exceptionnel de 15,500. Kaylia Nemour était donc consciente qu’elle devait redoubler d’efforts pour arriver en première place et décrocher l’or.

« Je suis montée sur la barre, et j’ai fait ce que j’avais à faire »

C’est d’ailleurs ce qu’elle avait fait, en réalisant une prestation qui a frôlé la perfection, et en décrochant la note stratosphérique de 15,700. « Je suis choquée, je ne me rends pas compte que je suis championne olympique, c’est fou », avait-elle lancé à l’issue de son passage.

Près de six mois après cette réalisation, elle se rappelle encore des moindres détails de cette journée décisive de sa carrière. Pour se surpasser, la jeune gymnaste s’est mise dans sa bulle. Une fois sur la barre, elle met tout de côté, ne pense qu’à son travail. Un détail qui lui a permis de décrocher l’or, et qui montre l’excellente préparation de l’athlète qui savait dès le départ qu’elle affrontait des gymnastes de haut niveau et qu’elle pouvait être bousculée. 

« Je passe après l’athlète chinoise, je vois sa note de 15,5, je me mets dans ma bulle, et je me dis, là, il va falloir y aller », se souvient encore Kaylia Nemour.

« Je suis montée sur la barre, et j’ai fait ce que j’avais à faire », dit-elle. La suite, tout le monde la connait. La jeune gymnaste, qui est née en France d’un père algérien et d’une mère française, a sans doute vécu l’été le plus intense et le plus chargé d’émotions et d’évènements de sa vie.

Depuis, elle ne cesse d’enchainer les succès dans sa discipline. Désormais, elle se prépare pour une nouvelle compétition internationale, où elle va encore représenter l’Algérie : l’International Gymnix, qui se tiendra au Stade de soccer de Montréal, au Canada, du 5 au 9 mars prochain.