Politique

La France pourrait restreindre les visas pour cette catégorie d’Algériens

Les tensions diplomatiques qui montent ces derniers mois entre Paris et Alger n’augurent rien de bon pour les demandeurs algériens de visas pour la France.

Face à la position de l’Algérie concernant la question de délivrance de laissez-passer consulaires aux ressortissants algériens sous OQTF, Paris a, à maintes reprises, agité l’arme des visas, sans pour autant passer à l’acte.

Lundi 17 mars, l’Algérie a rejeté une liste de ressortissants algériens à expulser de France. Ce refus a vite fait réagir le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a promis « une réponse graduée ». Une position que partage une partie du gouvernement.

La France pourrait supprimer le visa de travail pour les Algériens

Ce mardi 18 mars, la ministre française du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a dévoilé, sur la radio RTL, que « la réponse graduée » promise par Retailleau concerne, entre autres, une restriction sur les visas de travail accordés par la France aux ressortissants algériens.

En réponse à la question du journaliste qui lui a demandé si la stratégie de Retailleau « peut passer par une restriction des visas de travail pour les travailleurs algériens », la ministre a répondu : « effectivement, ça fait partie des réponses graduées ».

La France pourrait donc réduire, voire supprimer, dans les prochains jours, le quota des visas de travail accordés aux travailleurs algériens. Mais qui est vraiment concerné par les visas de travail et est-ce qu’une réduction de ces visas aura vraiment un impact sur l’immigration algérienne en France ?

Visa de travail pour la France : qui est concerné ?

Sont principalement concernés par les visas de travail, les Algériens experts dans leurs domaines qui sont recrutés par des employeurs français pour leurs compétences. Il s’agit donc souvent de travailleurs hautement qualifiés.

Il y a aussi les Algériens travaillant dans des filiales de groupes français activant en Algérie qui finissent par décrocher une mobilité internationale vers la France. Il s’agit donc d’Algériens qui travaillent déjà pour des entreprises françaises et ils ne sont pas très nombreux.

Bien que les chiffres concernant le nombre de visas de travail délivrés chaque année aux Algériens par la France ne soient pas disponibles, le nombre reste marginal par rapport à l’ensemble des visas long séjour, notamment ceux pour motif familial.

« Réponse graduée » de Retailleau : l’accord de 1968 dans le collimateur

Outre une réduction des visas de travail, la « réponse graduée » de Retailleau peut aussi consister, selon la ministre du Travail, à remettre en question « le traité de 2007 sur les visas pour ceux qui détiennent des passeports diplomatiques et qui viennent régulièrement en France ».

La responsable a également évoqué l’accord franco-algérien de 1968 soulignant qu’il offre à l’Algérie des « exonérations exceptionnelles qui pouvaient se justifier quelques années après les accords d’Évian mais qui ne se justifient plus aujourd’hui ».

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