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La France va-t-elle rappeler son ambassadeur en Algérie ?

La France va-t-elle rappeler son ambassadeur en Algérie ?

Facebook - Gerald Darmanin
Gerald Darmanin

La crise se corse entre Paris et Alger. Au lendemain de la fin de non-recevoir réservée par l’Algérie à la liste de ressortissants algériens à expulser, établie par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, un premier appel est lancé au sein du gouvernement français au rappel de l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet. Il a émané du ministre de la Justice Gérald Darmanin.

Lundi 17 mars, le ministère des Affaires étrangères algérien a annoncé dans un communiqué le rejet dans la forme et dans le fond de la requête française, réitérant sa volonté de traiter le dossier des expulsions "au cas par cas".

Crise France – Algérie : Darmanin pour une « riposte graduée »

Ce mardi matin, Gérald Darmanin a été interrogé par TF1 sur ce que cette a qualifié d’« humiliation ». « Ce n’est pas une humiliation », a estimé d’emblée le ministre de la Justice, qui a été lui-même ministre de l’Intérieur entre 2020 et 2024.

Darmanin a expliqué qu’il faut faire comprendre à l’Algérie, "mais aussi à tous les autres pays", qu’il faut reprendre leurs ressortissants que la France ne veut plus sur son territoire. "C’est un acte de souveraineté« et »l’Algérie doit le comprendre", a-t-il insisté.

Le ministre français de la Justice reconnaît que les relations ont toujours été "tumultueuses« avec les États du Maghreb sur cette question, indiquant que quand il était au département de l’Intérieur, le taux des expulsions était de 40 %, »au prix de discussions extrêmement dures".

Et de mesures fermes. "J’ai divisé par deux le nombre de visas pour les Algériens par exemple", rappelle-t-il.

La transition faite, Darmanin dit partager la vision de Bruno Retailleau pour une "riposte graduée" contre l’Algérie.

Une riposte qui doit commencer, selon le ministre de la Justice, par le rappel de l’ambassadeur de France en Algérie. Déjà, dit-il, "il n’y a plus d’ambassadeur d’Algérie en France depuis plusieurs mois".

L’Algérie avait procédé au retrait de son ambassadeur à Paris, Saïd Moussi, le 31 juillet dernier, le jour même de la reconnaissance par la France de la "souveraineté marocaine" sur le Sahara occidental. Le poste est, depuis, resté vacant.

Gérald Darmanin veut le rappel de l’ambassadeur de France en Algérie 

"Nous avons toujours un ambassadeur à Alger, il faut rappeler notre ambassadeur", tranche Gérard Darmanin.

La deuxième étape dans la "riposte graduée« devra être, selon lui, la suspension de l’exemption de visa pour les détenteurs des passeports diplomatiques qui »aident un tas de personnes en Algérie, (…) qui sont les dirigeants algériens et leurs familles qui viennent sans visa en France".

"Qu’on mette fin à ça, il n’y a pas de raison que la France continue d’être généreuse avec ce pays", estime-t-il.

Darmain souffle le chaud et le froid avec l’Algérie

Bien qu’il partage la vision de son collègue de l’Intérieur, le ministre français de la Justice tempère ses propos et dit qu’il faut discuter avec l’Algérie, taclant au passage le discours belliqueux du courant extrémiste, notamment Marine Le Pen qui "n’a jamais dirigé le pays« et qui ne sait pas »comment ça fonctionne une relation avec un grand pays, le plus grand pays d’Afrique, l’Algérie, avec laquelle on doit parler".

"Il faut parler avec l’Algérie, mais ça ne veut pas dire qu’il faut être naïf« , ajoute-t-il, n’excluant pas d’aller, après les deux mesures citées, »éventuellement jusqu’à la fin du traité franco-algérien (de 1968, ndlr), dans quelques semaines".

Lundi soir, immédiatement après avoir pris connaissance de la réponse de l’Algérie à "sa« liste, Bruno Retailleau a annoncé la mise en branle de la »riposte graduée" qu’il brandit depuis plusieurs semaines.

"Donc nous déclencherons la riposte graduée, comme le comité interministériel présidé par le Premier ministre l’a décidé", a-t-il déclaré sur TF1-LCI, en citant comme première mesure la suspension de l’accord de 2007 sur l’exemption de visa des détenteurs des passeports diplomatiques.

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