Temps durs pour les immigrés en France. Les restrictions ne frappent pas que les clandestins. La bureaucratie aidant, elles touchent aussi parfois ceux qui sont établis régulièrement, travaillent et respectent la loi.
Amar Lamara, en France depuis 7 ans, a tout perdu à cause de la préfecture de l’Isère qui traine pour lui renouveler son titre de séjour.
“Je n’ai rien aujourd’hui, je n’ai plus d’autre solution, il faut m’aider”, dit cet immigré algérien de 52 ans au journal Le Dauphiné Libéré, qui relate son histoire dans son édition de ce vendredi 1er novembre 2024. Le dernier recours qui lui reste, c’est les médias, à travers lesquels son appel parviendra peut-être à la préfecture de l’Isère.
Depuis janvier dernier, la préfecture ne donne aucune suite à sa demande de renouvellement de son titre de séjour. Il a réitéré la demande à plusieurs reprises, sans plus de succès.
L’homme vit un cauchemar. Pourtant tout allait bien pour lui depuis son arrivée en France en 2017. Il avait un travail, un chez soi, une voiture et surtout des papiers. Mais l’expiration de son titre de séjour lui a fait progressivement tout perdre. D’abord son emploi.
Pour pouvoir continuer à payer le studio de 25 mètres carrés qu’il louait pour 380 euros par mois à Bourgoin-Jallieu, il a dû vendre son vélo, puis sa voiture. Sans revenu et sans économies, il n’a plus payé son loyer depuis quatre mois et il risque de se retrouver à la rue d’un moment à l’autre. Malgré cette précarité, le fisc ne l’a pas oublié. En septembre dernier, il a reçu l’injonction de payer 200 euros d’impôt sur le revenu au titre de l’année 2023.
La préfecture refuse de renouveler son titre de séjour en France, un immigré algérien perd tout
Bien qu’il ait travaillé et cotisé pendant sept ans, l’Algérien ne perçoit pas d’allocation chômage. Pour cela, le précieux document de la préfecture est nécessaire, explique-t-il.
Depuis son arrivée d’Algérie, le quinquagénaire n’a pas cessé de travailler. Comme preuve, il montre au journal régional français toutes ses fiches de paye de ces dernières années qu’il a soigneusement gardées. Il a travaillé dans plusieurs entreprises, en intérim ou en CDD, comme agent de service, cariste, agent technique polyvalent et manutentionnaire.
« J’étais en première ligne pendant le Covid, je nettoyais des hôpitaux, j’ai cotisé pendant 7 ans, et pourtant je n’ai rien aujourd’hui”, se plaint l’immigré algérien.
Amar est un travailleur sérieux et admiré par ses employeurs. Le dernier pour lequel il a travaillé pendant trois ans et qui a été obligé de mettre fin à la relation de travail pour ne pas se retrouver en porte-à-faux avec la loi, témoigne dans le même média : “Il était ponctuel, joyeux, efficace, nous aurions beaucoup aimé l’embaucher, on a besoin de salariés comme lui”.
Pendant que son dossier est bloqué à la préfecture, l’Algérien compte sur le soutien d’un avocat de la région et d’une assistante sociale dont les efforts sont pour le moment vains. Pour manger, il a recours aux associations locales de solidarité.