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La station de dessalement d’Oran inaugurée : Tebboune évoque un « miracle »

La station de dessalement d’Oran inaugurée : Tebboune évoque un « miracle »

Facebook - رئاسة الجمهورية الجزائرية
Abdelmadjid Tebboune

L’ambitieux programme d’urgence de dessalement d’eau de mer lancé par l’Algérie se concrétise. La première des cinq stations prévues, celle de Cap-Blanc, à Oran, est opérationnelle.

Elle a été inaugurée ce jeudi 20 février 2025 par le président de la République. Les stations de Fouka 2 (Tipaza), Cap Djinet (Boumerdès), Tighremt (Béjaïa) et El Tarf seront inaugurées avant la fin du mois en cours, a annoncé le chef de l’État.

La présence du président Abdelmadjid Tebboune à l’évènement est un message fort qui traduit l’importance qu’accorde l’État à l’épineux dossier de l’approvisionnement en eau potable dans un contexte de fort stress hydrique.

Que la concrétisation du programme commence par Oran a aussi un sens : la deuxième ville d’Algérie et toute la région ouest sont touchées plus que le reste du nord du pays par le manque d’eau.

Un problème qui fera désormais partie du passé ? Les Oranais peuvent l’espérer au vu de l’envergure de la station inaugurée ce jeudi, la troisième à ouvrir dans la wilaya d’Oran après celle d’El Magtaa, inaugurée en 2012 et dotée d’une capacité de 500 000 M3, et celle, plus petite et plus ancienne de Kahrama, à Arzew, qui produit 86 000 mètres cubes/jour.

Tebboune inaugure la station de dessalement de Cap-Blanc à Oran : « Il s’agit d’une fierté »

D’une capacité de 300 000 M3/J, la nouvelle station de Cap-Blanc devrait permettre l’alimentation de 3 millions d’habitants, à Oran et dans les wilayas environnantes, Sidi Bel-Abbès, Relizane, Mostaganem, Aïn Témouchent et Mascara. Dans un premier temps, elle produira 40 000 mètres cubes, avant d’atteindre à terme sa pleine capacité de production.

« C’est un miracle, il n’y a pas d’autre mot », s’est émerveillé le président de la République dans son allocution lors de la cérémonie inaugurale.

Dans un pays habitué par le passé aux lenteurs dans la réalisation des projets, « comme le stade de Tizi-Ouzou dont la construction a duré 13 ans », inaugurer un tel projet 26 mois après avoir posé la première pierre est en effet une performance à saluer.

Le président Tebboune a souligné qu’il s’agit là d’une caractéristique des Algériens qui redoublent de détermination quand il y a des difficultés. « Il s’agit d’une fierté pour moi », a-t-il insisté.

D’autant plus que la réalisation de la station et des quatre autres du programme s’est faite par des sociétés et des compétences algériennes, que le chef de l’État n’a pas manqué d’ailleurs de féliciter.

La station de Cap-Blanc, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’Oran, est en plus un chef d’œuvre d’ingénierie. S’étalant sur 15 hectares, le complexe est composé de 12 unités.

Le projet, d’un investissement de 420 millions de dollars, a été confié à une entreprise algérienne, GCB, filiale de Sonatrach.

Autre fierté soulignée, le taux d’intégration des équipements utilisés est de 30 %. Il a fallu tout de même mobiliser de gros porteurs et un total de 288 vols pour acheminer le reste des équipements à partir de l’étranger, a précisé Rachid Hachichi, le PDG de Sonatrach, dont la filiale AEC (Algerian Energy Company) est le maître de l’ouvrage.

Cinq stations de dessalement en 26 mois : une « fierté » pour Abdelmadjid Tebboune

Après un programme d’urgence lancé en 2019 pour la réalisation de trois stations de moindre envergure, le programme complémentaire décidé en 2021 par le président de la République prévoit la réalisation de 5 grandes stations de 300 000 mètres cubes chacune, pour un coût total de 2,4 milliards de dollars.

L’Algérie a relevé le défi de concrétiser le programme en un temps record. Le nombre total de stations opérationnelles en Algérie sera ainsi porté à 19 stations produisant 3,7 millions de M3 quotidiennement.

La réalisation de ce programme complémentaire a été confiée à des entreprises  algériennes qui ont mobilisé, au rythme de 7 jours sur 7 et en H24, 10 000 travailleurs et techniciens.

Outre les entreprises réalisatrices, l’opération a vu l’intervention de  25 autres sociétés industrielles, 70 sous-traitants et 20 bureaux d’études, tous algériens.

Algérie : six nouvelles stations de dessalement en projet

Selon les explications fournies par le PDG de Sonatrach, l’aspect formation a été pris en compte, avec l’encadrement de 300 étudiants et la perspective d’inclure la spécialité dessalement dans la formation professionnelle avec l’objectif de former 3.000 techniciens spécialisés.

L’idée est d’intégrer la production des équipements de dessalement, comme les membranes, dans le tissu industriel national, a-t-il indiqué. Cette expérience acquise par l’Algérie pourra même servir à d’autres pays, a indiqué de son côté le président de la République.

Le patron de la compagnie pétrolière nationale a évoqué une étape charnière dans le parcours de l’Algérie pour assurer sa sécurité hydrique.

En plus des cinq stations achevées, un autre programme de six usines est en cours d’exécution. Ces réalisations font déjà de l’Algérie le leader africain en matière de dessalement, et le deuxième pays dans le monde arabe et dans le bassin méditerranéen.

Le taux de l’eau dessalée sera porté de 18 à 40 % de l’ensemble des ressources mobilisées, alimentant un total de 15 millions d’habitants sur la bande littorale et jusqu’à 150 kilomètres en profondeur à l’intérieur du pays.

Dans son allocution, le président Tebboune a invité à méditer tous ces chiffres et toutes ces réalisations tout en se rappelant d’où est partie l’Algérie qui, à l’indépendance en 1962, « ne pouvait pas forer un puits d’une grande profondeur ».

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