L’Algérie a réagi à la visite effectuée lundi 17 février au Sahara occidental par la ministre française de la Culture, Rachida Dati. Dans un communiqué rendu public ce mardi 18 février, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé un acte d’une “gravité extrême”.
Rachida Dati, ministre française de la Culture d’origine marocaine, est la première responsable française de ce rang à se rendre au Sahara occidental. Cette visite intervient près de sept mois après la reconnaissance par la France de la “souveraineté marocaine” sur le Sahara occidental, fin juillet dernier.
La visite effectuée par un membre du gouvernement français au Sahara occidental est un acte “d’une gravité extrême” qui “appelle dénonciation et condamnation à plus d’un égard”, estime la diplomatie algérienne dans son communiqué. “Il s’agit, ajoute la même source, d’un mépris de la légalité internationale de la part d’un membre du Conseil de sécurité de l’ONU”.
Algérie : la visite de Rachida Dati au Sahara occidental reflète une « image dégoûtante »
Le déplacement de la ministre française “tend à ancrer le fait accompli marocain au Sahara occidental”, qui est, rappelle le MAE, “un territoire en instance de décolonisation et son peuple n’a pas pu exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination”.
“Cette visite reflète une image dégoûtante de la solidarité et de la collaboration entre les puissances coloniales, anciennes et nouvelles”, accuse encore la diplomatie algérienne qui conclut en estimant que le gouvernement français s’écarte ainsi lui-même “de façon claire et flagrante des efforts des Nations-Unies visant à accélérer le règlement du conflit du Sahara occidental sur la base du respect strict et sincère de la légalité internationale”.
L’Algérie et la France sont en crise ouverte depuis fin juillet dernier, suite à la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et d’appuyer le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007. Cette visite au Sahara occidental d’un membre du gouvernement français risque d’aggraver davantage les tensions entre Alger et Paris.