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L’Algérie convoque l’ambassadeur de France : ce que Alger reproche à Paris

L’Algérie convoque l’ambassadeur de France : ce que Alger reproche à Paris

Photo par Oleksii / Adobe Stock
Le drapeau de l'Algérie et de la France.

Les choses se compliquent entre Alger et Paris, en crise ouverte depuis quatre mois et demi. L’ambassadeur de France en Algéri, Stéphane Romatet, a été convoqué au siège du ministère algérien des Affaires étrangères, a rapporté ce dimanche 15 décembre le quotidien gouvernemental El Moudjahid, citant des « sources diplomatiques crédibles ».

Le diplomate a été convoqué pour « lui signifier la ferme réprobation des plus hautes autorités algériennes face aux nombreuses provocations et actes hostiles français en direction de l’Algérie », ajoute la même source.

El Moudjahid explique que la convocation de Stéphane Romatet faite suite aux « graves révélations sur l’implication des services de renseignement français, DGSE, dans une campagne de recrutement d’anciens terroristes en Algérie à des fins de déstabilisation ». Le journal cite l’exemple du dénommé Mohamed Amine Aïssaoui. L’homme de 35 ans s’est récemment confié à la chaîne de télévision publique AL24 News.

« Fermeté absolue »

Au MAE, poursuit le journal, il a été signifié à l’ambassadeur de France, avec « une fermeté absolue », que « ces agissements ne sauraient rester sans conséquences ».

« Résolue à préserver sa dignité, l’Algérie prendra toutes les mesures qui s’imposent, pour faire face à ces tentatives d’ingérence », précisent les sources d’El Moudjahid qui écrit que « l’Algérie avertit ainsi qu’elle ne restera pas passive face à ces attaques incessantes visant sa souveraineté ».

L’Algérie a procédé au retrait de son ambassadeur en France fin juillet dernier suite à la décision de Paris de reconnaître la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.

Convocation de l’ambassadeur de France : la crise s’aggrave entre Alger et Paris

La crise a été aggravée par l’arrestation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à la mi-novembre.

Évoquant cette affaire, El Moudjahid dénonce « une offensive médiatique d’une rare intensité », « un pilonnage méthodique contre notre pays », et « des propos outrageants et profondément irrespectueux envers les responsables algériens par certaines personnalités françaises », citant « le sanguinaire de Paris », Bernard-Henri Lévy.

Cette séquence s’ajoute à « la longue liste de gestes inamicaux envers l’Algérie », écrit le journal algérien qui rappelle « le manque de coopération au sujet de membres des groupes terroristes MAK et Rachad, que Paris protège et soutient activement », « la saisie d’armes et de munitions en provenance de France au niveau du port de Béjaïa » et les provocations régulières d’un ancien « ambassadeur » de France à Alger (Xavier Driencourt, ndlr) ».

« Cette campagne, marquée par une hostilité manifeste, dépasse les limites de l’acceptable », juge El Moudjahid pour qui « ce rappel reste donc un signal politique fort qui tient l’opinion publique informée et qui signifie surtout que l’Algérie adopte une démarche qui reste dans le cadre formel des relations diplomatiques ».

Tout en s’interrogeant sur les commanditaires et les objectifs de ces « escadrilles médiatico-politiques », le quotidien gouvernemental fait état d’une « obsession maladive anti-algérienne » et se demande si l’intention n’est pas de « détourner l’attention sur la crise interne en France en érigeant l’Algérie en bouc émissaire dans une stratégie de diversion éhontée ».

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