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L’Algérie déclare la guerre aux produits importés via le cabas

L’Algérie déclare la guerre aux produits importés via le cabas

Source : Ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations
Ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations.

Chocolats Milka et Côte-d’Or, Ferrero Rocher, boissons énergisantes, Bounty, bonbons, biscuits de marques étrangères… : les produits étrangers illégalement importés dans les cabas ne sont pas autorisés dans les magasins en Algérie.

Les autorités algériennes serrent davantage la vis contre le commerce informel, particulièrement l’activité dite du « cabas ». Après les contrôles aux frontières et sur les réseaux routiers, les agents de contrôle investissent les magasins à l’affût de produits entrés illégalement sur le territoire national.

Le commerce du « cabas » consiste à importer des marchandises de l’étranger en petites quantités et en dehors du circuit légal. Ce sont le plus souvent des produits interdits à l’importation. Des produits sont introduits par des voyageurs en provenance de l’étranger, dans la limite des quantités autorisées pour l’usage personnel, et finissent sur les rayons des magasins.

Des filières spécialisées se sont mises en place et certains font plusieurs voyages à l’étranger chaque mois dans le but de faire rentrer des marchandises à revendre en Algérie.

Les stratagèmes pour tromper la vigilance des douaniers sont multiples. Le plus courant est celui qui consiste à recourir à des voyageurs ordinaires qui ont des quantités de bagages en deçà de la limite autorisée.

Cette technique est aussi utilisée pour le transfert illégal de devises vers l’étranger. Le plafond autorisé étant de 7.500 euros, ceux qui ont sur eux moins que cette somme peuvent « louer » le différentiel à des réseaux de trafiquants, moyennant rétribution.

Algérie : les produits du « cabas » traqués dans les magasins

Bien que les marchandises du « cabas » rentrent par petites doses, ce procédé à inondé le marché en produits en principe interdits à l’importation.

Les magasins aux quatre coins du pays exposent et vendent des cosmétiques, chocolats, vêtements, chaussures ou téléphones portables importés illégalement de Turquie, de Dubaï, de France où d’autres pays d’Europe. Le préjudice causé au trésor public est évidemment colossal, en plus des risques que font peser sur la santé publique ces produits rentrés sans aucun contrôle.

Ces derniers mois, les services des douanes ont multiplié les saisies dans les ports, aéroports et postes frontaliers terrestres. Depuis quelques jours, les directions du commerce à travers les wilayas multiplient les descentes dans les magasins à la recherche de produits du « cabas ».

Les salons de coiffure et de beauté sont particulièrement ciblés, sachant qu’ils utilisent des produits de beauté et de soin importés. Les activités paramédicales sont également visées. Accompagnés des services de sécurité, les agents de contrôle ont pu saisir d’énormes quantités de produits importés illégalement.

Face à la multiplication des stratagèmes pour tromper les douaniers, le contrôle au niveau des magasins peut, en effet, s’avérer efficace pour tarir l’activité du « cabas ».

Cette activité ne constitue toutefois qu’une petite partie du marché informel en Algérie qui couvre des pans entiers de l’économie. En 2021, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait estimé la masse monétaire qui circule dans la sphère informelle à l’équivalent de 90 milliards de dinars. Toutes les mesures prises jusque-là pour juguler ce fléau n’ont pas produit d’effet notable.

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