Le président du Conseil de la Nation (Sénat) s’est exprimé ce jeudi 23 janvier sur la crise entre l’Algérie et la France ainsi que les relations avec le Maroc. Il a réaffirmé le soutien de l’Algérie aux causes sahraouie et palestinienne.
« Nous sommes fiers de la position de l’Algérie. Elle n’a jamais changé. Et nous resterons toujours avec la Palestine jusqu’à ce qu’elle obtienne son indépendance. Et nous resterons aussi avec le Sahara occidental. Nous n’avons pas de problèmes avec les peuples, y compris avec la France », a-t-il à l’issue de l’adoption d’un projet de loi sur la gestion, le contrôle et l’élimination des déchets, présenté par le ministère de l’Environnement et de la qualité de la vie.
Evoquant les relations entre l’Algérie et la France qui sont plongées dans une crise inédite depuis le 31 juillet dernier, le deuxième homme de l’Etat algérien a expliqué que « depuis le début de la révolution, nous avons fait la différence entre le peuple français et le colonialisme français ».
« L’Algérie fait la différence entre le peuple français et les résidus du colonialisme »
La crise entre Alger et Paris qui a commencé le 31 juillet dernier après la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental s’est aggravée après l’arrestation en novembre dernier en Algérie de l’écrivain Boualem Sansal, et l’expulsion ratée d’un influenceur algérien le 9 janvier dernier.
« Nous faisons la différence entre le peuple français et les comportements des résidus du colonialisme. Cela a toujours été notre position », a dit le président du Sénat qui dévoile ainsi la position de l’Algérie dans le conflit avec la France. Par résidus du colonialisme, Salah Goudjil fait allusion à l’extrême droite et aux nostalgiques de l’Algérie française qui poussent à la rupture des relations entre Alger et Paris.
Sur la crise avec le Maroc avec lequel l’Algérie a rompu les relations diplomatiques en août 2021, Salah Goudjil a tenu à séparer entre le peuple marocain et le Makhzen.
« L’Algérie n’est pas contre le peuple marocain, mais nous sommes contre le colonialisme marocain ou ce qui est appelé le Makhzen. C’est le même colonialisme que nous avions en Algérie. Ce qu’il fait au Sahara occidental est identique à ce que faisait le colonialisme français en Algérie. Notre soutien au Sahara occidental n’est pas lié au fait que nous partageons des frontières. C’est un principe que nous défendons même en dehors de la région », a-t-il dit, en citant le Timor en Indonésie.
« Ce sont des Chrétiens, mais quand ils ont demandé leur indépendance, nous les avons soutenus alors que nous entretenions de bonnes relations avec l’Indonésie », a rappelé le président du Sénat algérien.