Économie

L’Algérie, une alternative au Maroc pour sauver le mouton espagnol

Après la décision du roi Mohammed VI de se passer du rituel du sacrifice du mouton durant l’Aïd el-Adha 2025 au Maroc, les éleveurs et producteurs espagnols de bétail cherchent les moyens de se tourner vers le marché algérien pour exporter leur production.

Fin février, Mohammed VI, a appelé les Marocains, via un message lu à la télévision publique, à ne pas sacrifier le mouton lors de la fête de l’Aïd qui aura lieu au début du mois de juin, et ce, en raison d’une diminution du cheptel liée à la sécheresse.

En Algérie, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné en mars dernier, lors de la réunion du Conseil des ministres, le lancement d’une consultation internationale en vue d’importer jusqu’à un million de têtes de bétail en prévision de l’Aïd el-Adha.

Les producteurs espagnols appellent le gouvernement à « faciliter l’exportation vers l’Algérie »

Le chef de l’État a en effet ordonné l’élaboration d’un cahier des charges pour lancer, dans les plus brefs délais, une consultation internationale avec des pays ayant une capacité d’approvisionnement, pour importer jusqu’à un million de moutons pour l’Aïd el-Adha.

La décision des autorités marocaines de renoncer au rituel du sacrifice a fait grincer des dents en Espagne, l’un des principaux fournisseurs du royaume en la matière. Les éleveurs et exportateurs espagnols redoutent les répercussions de cette décision sur les exportations.

Face à cette situation, ils cherchent une alternative pour écouler leur production, sachant que le Maroc recevait entre 10.000 et 15.000 moutons par semaine pour la consommation durant le Ramadan et pour l’engraissement en vue de l’Aïd el-Adha.

L’alternative proposée en Espagne est de se tourner vers le marché algérien, d’autant que l’Algérie a décidé d’importer jusqu’à un million de têtes de mouton. Des organisations d’éleveurs ont même soumis cette proposition au gouvernement, selon le quotidien espagnol La Razón, du 1er avril.

C’est le cas de l’organisation professionnelle agricole, Asaja Extremadura, qui regroupe plus de 5.000 agriculteurs et éleveurs, qui a demandé au ministère espagnol de l’Agriculture d’intervenir pour « faciliter l’exportation d’ovins espagnols vers l’Algérie ».

« Accélérer les procédures nécessaires à l’obtention du certificat ASE »

Cette demande intervient également dans le but « d’améliorer et d’étendre les accords commerciaux avec l’Algérie et d’offrir de nouvelles opportunités aux producteurs », précise-t-on encore de même source.

Dans sa requête, l’organisation professionnelle a souligné « l’urgence de diversifier les destinations d’exportation, notamment en raison des difficultés rencontrées par le secteur sur les marchés traditionnels comme le Royaume du Maroc ».

Elle a ainsi appelé à « accélérer les procédures nécessaires à l’obtention du certificat ASE, condition de base pour la commercialisation des ovins espagnols en Algérie ».

Aïd el-Adha 2025 : l’Algérie va importer des moutons d’Espagne

Pour sa part, le président de l’Association professionnelle Interovic de la viande ovine et caprine, Raúl Móthier, cité par le même média, a indiqué que la décision du Maroc a provoqué « un arrêt total des expéditions vers cette destination, au moment où le Royaume recevait entre 10.000 et 15.000 moutons par semaine ».

L’Espagne figure parmi les pays sélectionnés par l’Algérie pour importer les moutons pour l’Aïd el-Adha 2025.

Le 22 mars, dans un entretien avec des médias algériens, le président Tebboune s’est également dit satisfait quant au retour à la normale des relations entre l’Algérie et l’Espagne, notamment sur le plan commercial, « après avoir connu un coup de froid« . Il a ajouté que l’Algérie « importera d’Espagne une partie de ses besoins en ovins en prévision de l’Aïd el-Adha » 2025.

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