Mustapha, le ressortissant algérien, qui a été empêché de se marier avec Eva, une citoyenne française par le maire de Béziers en France, Robert Ménard, en juillet 2023, sort de son silence, à deux jours de la comparution de l’élu devant la justice.
En juillet 2023, le maire de Béziers, proche de l’extrême-droite, avait refusé de célébrer le mariage de ce ressortissant algérien avec une citoyenne française, sous prétexte qu’il était sous OQTF. Le 20 juillet dernier, le jeune algérien de 24 ans avait été expulsé vers l’Algérie.
Robert Ménard, qui avait annulé le mariage, a été convoqué devant le tribunal judiciaire de Montpellier pour ce mardi 18 février à 10 heures. Il risque jusqu’à cinq ans de prison, 75.000 euros d’amende et même perdre sa place de maire.
« J’espère que les juges comprendront mon cri de détresse »
Il devra répondre à l’accusation d’avoir pris dans l’exercice de ses fonctions « des mesures destinées à faire échec à l’exécution de la loi, en l’espèce en refusant de procéder à la célébration de ce mariage ».
Dans une lettre adressée à BFMTV ce lundi 17 février, Mustapha a apporté des détails pour le moins étonnants de son expulsion et est revenu sur ce qu’il endure depuis sa séparation forcée avec sa fiancée.
« Depuis ce 7 juillet 2023, notre vie s’est effondrée. Ce qui devait être le plus beau jour de ma vie s’est transformé en un véritable cauchemar », a d’emblée déclaré le ressortissant algérien, qui se trouve actuellement en Algérie.
Revenant sur son expulsion, il affirme qu’après avoir déposé avec sa fiancée française une plainte contre Robert Ménard, la police aux frontières l’avait convoqué, gardé trois jours en rétention et avait fini par l’expulser sans même un passage devant un juge.
« Ils m’ont réveillé en pleine nuit, me disant que la décision venait d’en haut »
« Ils m’ont réveillé en pleine nuit, me disant que la décision venait d’en haut et que je devais absolument quitter le pays tout de suite », se souvient le jeune algérien, soulignant qu’il s’est retrouvé dans un avion à destination d’Algérie sans même avoir le temps de dire au revoir à sa fiancée.
Pour sa présence en France, il dira qu’il était venu pour étudier. Désormais, il se sent « malheureux et à bout de souffle » depuis le jour où sa vie a pris un tournant en une fraction de seconde. Il regrette le fait d’être privé de sa fiancée, Éva, avec qui il voulait « se marier par amour et de leur vie de famille ».
À propos de la comparution du maire de Béziers, Mustapha souligne qu’il fait confiance à la France, qu’il la considère comme « pays des droits de l’homme et d’État de droit ». Il espère que les juges qui vont juger celui qui lui a gâché la vie « comprendront mon cri de détresse aujourd’hui ».