search-form-close
L’Arabie saoudite durcit les conditions de mariage avec les Marocaines

L’Arabie saoudite durcit les conditions de mariage avec les Marocaines

Par prehistorik / Adobe Stock
Arabie Saoudite - Maroc

En Arabie Saoudite, les autorités ont durci les conditions de mariage des citoyens saoudiens avec des femmes étrangères. En plus d’interdire le mariage avec les citoyens de quatre nationalités, le royaume a mis en place de nouvelles conditions pour les mariages avec des Marocaines.

Désormais, pour qu’un citoyen saoudien puisse se marier avec une Marocaine, les autorités exigent de cette dernière de prouver que la future épouse n’a pas déjà été condamnée par la justice.  

Pour le mariage entre un Saoudien et une Marocaine, le gouvernement saoudien exige de cette dernière la présentation d’un casier judiciaire vierge, rapportent des médias marocains ce dimanche 22 septembre, dont le site d’information Bladi.

Les femmes marocaines dans le collimateur des autorités saoudiennes

Cette mesure intervient dans le cadre d’une nouvelle loi qui vient renforcer les restrictions de mariage de citoyens saoudiens avec les ressortissants de quatre autres nationalités. Il s’agit de la Birmanie, du Pakistan, du Bangladesh et du Tchad.

L’information portant sur cette nouvelle loi remonte en réalité au début du mois d’août dernier. Le média France 24 en arabe indique en effet qu’il est question d’une nouvelle loi adoptée l’été dernier par le gouvernement saoudien.

Si cette loi interdit explicitement aux Saoudiens d’épouser des citoyennes bangladaise, pakistanaise, birmane et tchadienne, elle impose aussi aux Marocaines de présenter un casier judiciaire vierge pour épouser un Saoudien. Une décision vivement dénoncée au Maroc.

En vertu de cette loi, un Saoudien souhaitant épouser une Marocaine est tenu d’apporter le casier judiciaire vierge de sa fiancée afin de prouver qu’elle n’a pas « d’antécédents judiciaires et qu’elle ne consomme pas de drogue », précise le média français dans sa version arabophone.

Cette loi a suscité de vives réactions en Arabie Saoudite et au Maroc sur les réseaux sociaux et dans les médias. Mais les autorités des deux pays respectifs n’ont pas réagi officiellement à ce propos.

« Une loi avilissante pour les femmes marocaines »

Interrogée par France 24, l’écrivaine saoudienne Hala Al-Qahtani explique que la décision des autorités de son pays pourrait être liée à l’image qui circule actuellement en Arabie saoudite sur les femmes marocaines, « accusées à tort » de mettre le grappin sur les « hommes mariés saoudiens ».

Pour elle, les « Marocaines sont injustement accusées par des saoudiennes à cause de l’infidélité de leurs maris », car certaines femmes ont tendance à « diriger leurs colères vers les autres femmes, et non pas vers leurs maris infidèles ».

À ce propos, le journal marocain HesPress estime que ces nouvelles conditions annoncées par les autorités saoudiennes interviennent sur fond des allégations des médias des pays du Golfe « sur ce qu’ils qualifient du vol des maris saoudiens par des Marocaines ».

Selon ces allégations, des maris saoudiens ont tendance à abandonner leurs épouses pour se marier avec des Marocaines, ce qui accentuerait davantage le sentiment de haine des Saoudiennes à leurs égards.

Pour sa part, la militante associative marocaine, Fadwa Rajwani, estime que les autorités marocaines devraient « s’opposer à une telle loi, même si elles n’ont pas le droit de s’ingérer dans les affaires d’un autre pays ».

La membre de la commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) d’Agadir, citée par France 24, trouve cette loi qui vise particulièrement les femmes marocaines est « avilissante pour leur dignité ». Les autorités marocaines doivent donc, « au moins, dénoncer cette mesure pour réhabiliter l’honneur de ses citoyennes ». 

  • Les derniers articles

close