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Le Maroc à nouveau dans le viseur du Parlement européen

Le Maroc est dans le viseur du Parlement européen, alors que l’enquête de la justice belge sur son rôle dans l’affaire de corruption de membres de cette institution n’est pas encore close.

Un projet de résolution est fin prêt et devrait être soumis au vote. Son objet, la dénonciation sans réserve des atteintes à la liberté de la presse au Maroc, et, au passage, la condamnation de la corruption de députés pour influencer la politique étrangère de l’Europe.

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La résolution est présentée par 18 parlementaires au nom du groupe Renew Europe. Les initiateurs demandent en outre l’inscription à l’ordre du jour d’un débat sur « des cas de violation des droits de l’Homme, de la démocratie et de l’État de droit » dans le royaume.

Le texte du projet appelle les autorités marocaines à « respecter leurs obligations internationales en matière de droits de l’Homme conformément aux dispositions de l’accord d’association UE-Maroc ».

Il les exhorte notamment à « respecter la liberté d’expression et la liberté des médias », à « cesser immédiatement le harcèlement contre tous les journalistes » et à libérer « immédiatement et sans condition » tous les journalistes emprisonnés qui ont été « arbitrairement détenus uniquement pour l’exercice de leur travail ».

Le projet de résolution cite particulièrement les cas de trois journalistes, Omar Radi, Souleiman Raissouni et Taoufik Bouachrine pour lesquels il est exigé de garantir le droit à un procès équitable. Ces derniers sont emprisonnés et poursuivis pour des accusations fallacieuses de crimes sexuels.

Maroc : recours abusif aux accusations de crimes sexuels

Omar Radi, journaliste d’investigation indépendant, a été convoqué plus de vingt fois par les autorités pour son travail, lit-on dans le projet de résolution.

Il est détenu depuis juillet 2020 et condamné à 6 ans de prison pour de « fausses accusations d’espionnage ainsi que des accusations de viol ».

Le Parlement européen « condamne fermement l’utilisation abusive d’allégations d’agressions sexuelles pour dissuader les journalistes d’exercer leurs fonctions », lit-on dans le texte.

Aussi, il demande « instamment » aux autorités marocaines de mettre fin à « la surveillance des journalistes, y compris via le logiciel espion Pegasus de NSO, et d’adopter une législation pour les protéger contre de telles pratiques ».

Les rédacteurs estiment que le Maroc a étendu ses mesures répressives contre le journalisme libre également en dehors de ses frontières, citant le cas du journaliste espagnol Ignacio Cembrero, poursuivi pour ses écrits sur le scandale Pegasus.

Le texte note une détérioration continue de la situation de la liberté de la presse au Maroc, reculant à la 135e place dans le monde en 2022.

Évoquant le scandale en cours de corruption de députés européens, le Parlement européen se dit « préoccupé par les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient tenté de corrompre des membres élus du Parlement européen » et réitère sa détermination à « enquêter pleinement » sur ces cas de corruption.

En décembre, les membres du Parlement européen ont voté une résolution contre le Qatar pour son implication dans le scandale de corruption de députés, mais ils ont rejeté un amendement condamnant le Maroc, estimant que les accusations contre ce pays n’étaient pas encore avérées.

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