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Le projet ambitieux d’un Franco-Algérien brille dans un concours en France

Connues pour leurs valeurs nutritionnelles et leurs bienfaits sur la santé, les dattes peuvent aussi être valorisées dans d’autres industries comme la cosmétique. Un entrepreneur franco-algérien, basé en France, compte valoriser ce fruit qu’il importe d’Algérie jusqu’au noyau.

Disposant d’une exploitation familiale d’une trentaine d’hectares près de Biskra, Jamel Djeghidel a fondé l’entreprise Paris Biskra en 2016, basée dans la capitale française.

Comme principale activité, il commercialise en France les dattes Deglet Nour cultivées dans son exploitation en Algérie sous la marque « Au Royaume des dattes ». Il écoule dans le cadre de son activité environ 100 tonnes par an de ce fruit.

Extraire des huiles 20 fois plus riches en antioxydant que l’huile d’argan

Le diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP) dispose également d’une coopérative, certifiée « bio », avec une capacité de production de 2 500 tonnes par an. Mais il ne compte pas en rester là.

Depuis 2017, cet entrepreneur franco-algérien envisage de revaloriser ce fruit, mais pas uniquement dans sa forme consommable. Il compte en effet revaloriser les noyaux des dattes pour « apporter un complément de revenus aux producteurs locaux, et dans un circuit court », a-t-il confié ce jeudi 21 novembre au journal Ouest France.

C’est ainsi que Jamel Djeghidel a créé la société Dattissime, basée au Havre, aunord-ouest de la France. À propos de l’emplacement de cette société, il explique qu’il s’agit d’un « port idéal pour l’importation et l’exportation des produits ».

Le processus, qui est encore en phase de tests, consiste à récupérer les noyaux des dattes et à en extraire des huiles par différents procédés, dont le pressage à froid. Les huiles issues de ce procédé sont 20 fois plus riches en antioxydant que l’huile d’argan. Elles sont aussi riches acides gras.

Les dattes seront utilisées de manière complète et durable

De ce fait, elles sont « idéales pour des produits cosmétiques haut de gamme », explique l’entrepreneur. Et ce n’est pas tout. Le résidu du pressage sera aussi récupéré et destiné à l’alimentation animale.

En outre, « les fibres protéines restantes seront destinées à l’industrie agroalimentaire et le résidu final à des fins biotechnologiques », explique encore Jamel Djeghidel. À travers ce processus, les dattes seront donc utilisées de manière complète et durable.

Pas moins de « 150 000 tonnes pourraient ainsi être valorisées avec les dattes d’Algérie », une fois le projet sur pied. 

L’entrepreneur âgé de 39 ans teste actuellement les procédés avec différents laboratoires spécialisés dans chaque étape. Une fois le procédé est industrialisé sur territoire havrais, il compte recruter jusqu’à une cinquantaine de salariés.

Son entreprise Dattissime est finaliste à la quatrième édition du concours Normandy 4 Good, qui récompense « l’innovation à impact » à travers plusieurs prix, dont l’innovation en entreprise, le prix start-up et le prix jeunes. Le prix sera remis le 17 décembre prochain. 

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