Après un feuilleton juridico-politique qui aura duré une année, l’Égypte va finalement rétrocéder Tiran et Snafir, deux îles stratégiques situées sur la mer rouge, à l’Arabie saoudite.
Selon plusieurs médias locaux, le parlement égyptien a approuvé ce mercredi, lors d’une séance plénière tenue en urgence, l’accord relatif à la démarcation des frontières entre l’Égypte et l’Arabie saoudite, signé en 2016.
Mais l’aval du parlement égyptien risque de susciter une vive polémique en Égypte vu la sensibilité du sujet. D’ailleurs, d’après Al Jazeera, certains députés ont scandé aujourd’hui « égyptiennes, égyptiennes ! (pour dire que les deux îles sont égyptiennes et non saoudiennes) » pour exprimer leur désapprobation.
Plus tôt dans la journée, les forces de l’ordre égyptiennes sont intervenues pour interpeller des dizaines de journalistes qui observaient un sit-in devant le syndicat des journalistes, dans le centre du Caire, avance le même média. Selon Middle East Monitor, Israël voit du bon œil « cette restitution ». En février dernier, la presse égyptienne a révélé que le Caire avait consulté Tel Aviv avant de décider de rétrocéder les deux îles à l’Arabie saoudite.
En juin 2016, Le conseil d’État égyptien, la plus haute juridiction administrative, avait rejeté la rétrocession à Riyad de deux îles de la Mer rouge, annulant un traité signé entre les deux pays en avril.
Au mois de novembre de la même année, la même haute autorité judiciaire a confirmé en appel le rejet de la rétrocession de Tiran et Snafir dont l’Arabie saoudite revendique la souveraineté depuis des années. Cette décision était intervenue alors que les rapports entre le Caire et Riyad n’étaient pas au beau fixe. En effet, en raison des divergences des positions sur les conflits syrien et yéménite, les relations entre les deux alliés s’étaient dégradées.
Depuis, les deux pays se sont réconciliés, notamment après la visite effectuée par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, en Arabie saoudite au mois d’avril. Une visite qui, d’après RFI, avait pour objectif de détendre les relations. Opération visiblement réussie vu que les deux pays font actuellement front commun contre le Qatar.