La compagnie pétrolière nationale Sonatrach a signé ce mercredi à Rome un accord avec Esso Italiana, filiale du géant pétrolier américain ExxonMobil, visant à acquérir la raffinerie d’Augusta et trois terminaux pétroliers en Italie, a annoncé la Sonatrach dans un communiqué diffusé via l’agence officielle.
Le transfert de propriété devrait s’effectuer à la fin de l’année en cours, « sous réserve du respect de certaines conditions, notamment l’approbation de cette vente par les autorités en charge de la concurrence », précise la compagnie.
Outre la raffinerie d’Augusta, les trois terminaux pétroliers concernés par la transaction sont situés à Augusta, Naples et Palerme. Leurs systèmes d’oléoducs associés ont aussi été acquis par Sonatrach.
La raffinerie d’Augusta sera « capable de traiter à la fois du Sahara Blend du fuel résiduel issu de la raffinerie de Skikda », indique la compagnie nationale, qui précise que la raffinerie « s’intégrera directement dans le système de raffinage de Sonatrach ». La raffinerie peut en outre traiter d’autres bruts légers, à l’instar de l’Arabian Light d’Arabie Saoudite ou de l’Azeri d’Azerbaïdjan.
D’une capacité de 198 000 barils journaliers, la raffinerie d’Augusta « pourra également traiter directement des produits qui sont excédentaires en Algérie en vue de réimporter des produits aujourd’hui en déficit comme le gasoil et l’essence ». Avec une capacité de traitement de 10 millions de tonnes annuellement, la raffinerie d’Augusta deviendrait la deuxième plus grande raffinerie de Sonatrach.
La Sonatrch affirme également que la raffinerie d’Augusta est supposée permettre de couvrir les déficits algériens en essences et en gasoil sur toute la période du plan à moyen terme 2018-2022, et ce même dans l’hypothèse d’un décalage de deux années dans la mise en service des nouveaux projets de reforming de naphta, du projet d’hydrocrackage de fuel à Skikda et de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud.
Trois jours d’autonomie d’essence et gasoil supplémentaires
Les trois terminaux acquis par Sonatrach permettront quant à eux d’augmenter de plusieurs jours de consommation l’autonomie de la consommation en diesel et en essence de l’Algérie. Les terminaux de carburants de Naples, Palerme et Augusta offrent en effet une capacité de stockage supplémentaire de 565 kb (565 000 barils) de gasoil et 309 kb (309.000 barils) d’essence, permettant d’assurer trois jours d’autonomie supplémentaires à l’Algérie compte tenu de la proximité de ces terminaux au pays.
L’accord prévoit par ailleurs que la compagnie pétrolière nationale travaille en étroite collaboration avec Esso Italiana Srl et ExxonMobil pour « assurer la continuité effective de l’exploitation de la raffinerie d’Augusta pendant la période de transition ainsi qu’à son issue ».
Le cahier des charges d’Exxon Mobil pour la cession de la raffinerie exige de fait à la Sonatrach de reprendre la production d’huile de base à travers un contrat d’offtake de 10 ans. « Cette condition permet non seulement d’avoir une source de revenus garantie pour les huiles de base, mais surtout d’avoir ExxonMobil comme partenaire de fait pendant au moins dix ans », se réjouit Sonatrach.
« Avec la proximité géographique de l’Italie et les relations privilégiées qui ont toujours lié Sonatrach à ce pays, il est naturel que notre première acquisition dans le raffinage se fasse en Italie », a déclaré le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour.
« La raffinerie d’Augusta représente un actif idéal sur le plan géographique et sur le plan des synergies envisageables avec la raffinerie de Skikda. Nous entendons assurer la continuité de son management, la stabilité de l’emploi et continuer à faire progresser ses standards déjà élevés en matière de santé, de sécurité et de respect de l’environnement », a ajouté Ould Kaddour.